Un lundi de reprise

Il est 6h00 le réveil sonne, inutilement car je suis déjà bien éveillée depuis plus d’une heure et j’entends la pluie qui tombe sans discontinuer, mêlée aux rafales du vent. La nuit n’a pas été bonne, c’est la boule au ventre que je retourne au travail ce matin. Pourquoi ? je ne sais pas, mon boulot me plait, mes collègues je les aime bien, l’ambiance est bonne. Pourquoi angoisser à l’idée de faire quelque chose que l’on aime ?

Quoi qu’il en soit, la pression que je me mets est énorme, dès le lever je me sens en colère sans explication, donc les enfants ne déjeunent pas assez vite, ne s’habillent pas assez vite, pas assez bien. Je mets la pression à tout le monde, je crie, ils pleurent c’est la panique ! Mon petit mari prend les devants et me dit que vu mon état il vaut mieux qu’il gère. J’explose et je pars en claquant la porte.

Arrivée à mon arrêt de bus je suis trempée de la tête aux pieds, mes cheveux ruissellent sur mon manteau qui ruisselle à son tour sur mon pantalon et mes chaussures. Heureusement, j’ai eu la bonne idée de ne pas me lisser les cheveux ce matin et les attacher en tresse pour ne pas les avoir dans les yeux toute la journée.

Longue traversée toulonnaise pour arriver à mon terminus, et là, je reprends la pluie qui me mouille encore le pantalon toujours humide, arrivée devant le fort, il est 8h00 je suis bloquée par les célèbres « Couleurs » (comprendre la montée du pavillon français), encore deux minutes sous la pluie avant de pouvoir traverser le fort. J’ai envie de pleurer de fatigue, de colère, de froid aussi.

Enfin au bureau, je regrette un pantalon et des chaussures secs, mais je me console avec un café et le chauffage. La pluie ne s’arrête pas, mes cheveux sont toujours trempés, j’ai toujours froid et le bureau ne s’est pas arrêté de tourner pendant mes vacances, il faut que je reconnecte mes neurones et me souvienne des noms, des histoires de chacun. Et puis, les mails des administrés qui soit m’amusent, soit me mettent hors de moi par certaines demandes que je suis dans l’obligation de prendre en compte. Ceux qui ont toujours une remarque à faire, un petit mot à redire. En fait, je ne décolère pas !

Après midi, le soleil se montre enfin, le vent est toujours là mais au moins il ne pleut plus, enfin. Je suis toujours aussi agacée, prendre le bus dans le froid et le vent ne m’aide pas vraiment, les bouchons toulonnais non plus ! en rentrant chez moi, mes cheveux sont toujours mouillés, j’ai toujours froid, mais je suis calmée. Je raconte ma journée, chacun échange sur sa journée, je prépare le dîner tout va bien.

Vers 19h00 nous passons à table et ma Poupe me dit qu’elle a pleuré le matin parce que je suis partie sans faire de bisous, avec sa voix qui s’étrangle et pourtant elle parvient à refouler ses larmes. Elle est forte ma grande fille ! plus que moi qui fond en larmes de l’avoir blessée. Je me confonds en excuse, prends du temps avec elle le soir pour un énorme « cayin » et son papa se couche à côté d’elle quelques minutes juste pour qu’elle soit sûre qu’on sera toujours là pour elle.

Retrouver mon lit m’a fait un bien fou ce soir, une trop courte nuit de sommeil et on repart avec le sourire et toujours cette boule de culpabilité au creux du ventre. Et puis demain, on sera le 3 qui comme chaque mois sera redouté, mais plus encore car ce sont ses 9 mois.

Ce lundi de reprise était épouvantable, je l’ai redouté et il était pire que mon imaginaire. Bien sûr je culpabilise, mais une courte discussion avec une amie (précieuse amitié honnête, bienveillante) me rappelle que je suis humaine, je vis pas mal de pressions, de stresses, de peurs et d’angoisses en ce moment, il faut que je sois plus bienveillante vis-à-vis de moi pour éviter de repartir un matin en claquant la porte un matin.

La maternité ce n’est pas simple, et les mamans parfaites n’existent que dans les films ou les séries, il faut en avoir conscience, même si je suis heureuse avec ma famille presque nombreuse, parfois c’est dur, parfois ça demande des efforts pour être à la hauteur de tout le monde, apaiser les angoisses de chacun.

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