« Body positive » comment je le vis

Bonjour bonjour,

Une tendance fabuleuse depuis quelques années : le fameux Body positive. Pour les non initiés c’est un concept qui vise à s’accepter comme on est sans « s’auto-critiquer » en permanence. Génial non ?

Je trouve effectivement qu’on nous a bien assez rabâché les oreilles à nous montrer que si une femme ne rentre pas dans un 34/36 elle est grosse et même peut-être moche. Objectivement c’est nul et surtout complètement faux. D’abord parce qu’aucun standard n’existe en matière de beauté, de minceur ou je ne sais quoi. Mais dans le même temps je constate que la mode est aussi à se mettre au sport, pratiquer une activité sportive au moins cinq fois par semaine, devenir vegan bio, cuisiner tout, ne rien acheter « préparé »… Alors si ce sont des choix posés c’est parfait, mais je pense malgré tout qu’y parvenir toute l’année toute sa vie relève un peu du défi perpétuel et pas vraiment de retour en arrière possible en plus. Ou si, on a le droit mais en se justifiant car même si je vois (de loin) quelques instagrameuses semi-professionnelles se vanter de pouvoir faire comme ça leur chante, elles se justifient bien vite en promettant de remettre les choses en place dans les meilleurs délais, mais sans pression hein ?! Avec le smiley clin d’œil qui va bien.

Bon c’est parfait tout ça, et moi ? Moi je suis une fille née fin des années 80, des diktats plein la tête. Je crois que en ce qui me concerne je suis restée bloquée dans l’ancien temps. Moi, mon corps je ne l’ai jamais aimé, je lui suis reconnaissante d’avoir été capable de porter six bébés dont le plus petit pesait 3,550kg et le plus lourd 4,210kg. C’est pas rien, je dois lui reconnaître que les deux plus lourd il a été capable de les faire naître sans aide extérieur, antalgique ou que sais-je. Il me permet de marcher et même de courir, oui j’ai recommencé le sport moins de quatre jours après mon dernier accouchement. Est-ce que je trouve ça bien ? Justement non ! Mais ce corps je ne l’aime tellement pas que je me suis sentie obligée de le modifier rapidement. Je m’en voulais, et encore aujourd’hui, d’avoir pris autant de kilos, de n’avoir pas su me restreindre… J’aime être enceinte mais je déteste les rondeurs qui vont avec une grossesse! Mes vergetures je les accepte, je ne les aime pas mais je vis avec je n’ai pas le choix. Ne pas pouvoir rentrer dans mes vêtements une fois Bébé dans mes bras est pour moi synonyme d’échec. J’essaie de me raisonner, me dire que c’est normal ça fait partie du jeu c’est aussi ça la maternité. Et lorsqu’on me dit « ça va pour six enfants… » je suis encore plus vexée, si j’en avais uniquement deux ce serait grave ? A l’heure où j’écris ces lignes ça fait (presque) 8 semaines que j’ai donné naissance à notre sixième enfant, il me reste précisément 700 grammes à perdre pour avoir le poids d’avant. Alors oui, je sais quand même qu’un ou deux kilos de plus sur la balance c’est pas la fin du monde, je suis bien placée pour savoir que vaut mieux ça que pas de Bébé ou je ne sais trop quel drame. Il n’empêche, j’ai jamais dit que la raison avait quoique ce soit à voir là-dedans.

Et, ce qui est assez « amusant » finalement, c’est que les seuls moments où je me suis sentie jolie dans ma vie étaient durant ma quatrième grossesse et après, jusqu’à la cinquième, avec Thierry nous avions fait de jolies photos de mon ventre bien rond quelques jours avant l’accouchement et quand je les regarde aujourd’hui le bonheur de ce moment traverse l’écran et je ressens encore le bien être de l’instant précis. C’est drôle la vie parfois. C’est pour ça qu’au début de cette dernière grossesse j’ai acheté une robe fluide pour faire de « jolies photos » et garder de jolis souvenirs, je l’ai essayée, je me suis regardée j’ai pleuré et j’ai jeté la robe dans mon placard de façon à ne plus la voir, pari réussi ! Je ne sais même pas où elle est aujourd’hui cette robe !

Malgré tout, mon corps a réussi à prendre le relais quand mon cerveau ne pouvait pas fonctionner, comme après la naissance de ma Poupe seule et épuisée il fallait tout gérer. Il a été capable de fonctionner en juillet 2019 quand mon cerveau s’est mis en défense pour continuer à avancer, réussir à tout contrôler. Et puis quelques mois après il a été capable de porter ce gros bébé qui est aujourd’hui dans nos bras. Et il est toujours là, il nourrit ce bébé plusieurs fois par jour et par nuit. Il arrive à rester en éveil même quand mon cerveau ne veut plus, ne peut plus. Pourtant, pourtant je ne suis pas en paix avec lui. J’aimerais, j’essaie de me dire que tout ça c’est dans ma tête et pas dans mes cuisses ou dans mes fesses mais non. J’ai continuellement quelque chose à lui reprocher trop gros à tel endroit, plus assez à tel autre. Le sport fait des merveilles, mais on ne choisit pas forcément de quel endroit on mincit en priorité.

Alors, aujourd’hui avec les réseaux sociaux et les mondes parfaits, pour être honnête ça me fait un peu rire, mais plutôt jaune, cette apparente bienveillance face au corps de la femme pour l’essentiel qu’il soit plutôt taille 34 (ou dit trop maigre), ou bien 40 (et pensé par certain(e)s déjà trop gros). Les supers influenceuses qui se montrent dans tous leurs états sur Instagram (en sous-vêtements poitrine tombante, vergetures apparentes, larmes coulantes…) en expliquant que elles, elles sont vraies, que en vivant leur première (et actuellement unique) grossesse elles savent ce que c’est que la maternité et le corps d’une nouvelle maman. Je le prends comme de l’hypocrisie ou bien elles s’imaginent réellement qu’elles détiennent LA vérité. J’ai eu six enfants et à chaque naissance mon corps n’était pas le même que la fois précédente, ma fatigue était différente également… Bref, il ne me semble pas qu’au bout d’une fois on soit garant de vérité surtout en matière de maternité, corps et retour de couche ! Et puis d’ailleurs, on peut aimer ou détester son corps sans avoir d’enfant… parce que par moment on a l’impression que seule une femme ayant enfanter ou pris et perdu de poids a le droit d’avoir la moindre opinion. Personnellement ça m’exaspère un petit peu. Et puis, je crois aussi qu’on peut arrêter de culpabiliser parce qu’on aime pas son corps, on a le droit de ne pas aimer son corps j’ai l’impression que c’est un gros mot ou tabou plus encore que le corps en lui même !

Un jour j’espère réussir à le regarder comme il est, sans vouloir le changer. Me regarder comme je suis sans vouloir me changer. Avec juste un seul mot « merci pour toutes nos années, merci d’avoir pu porter six enfants en moins de sept ans sans difficulté, comme si c’était une chose normale. Merci mon vieux de me supporter et me porter ».

Et toi, t’es comment avec ton corps ? Tu vis où as vécu comment ton/tes post partum, ou perte de poids ou rien de tout cela ?!

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2 commentaires Ajouter un commentaire

  1. chataigneaucoindufeu dit :

    Coucou, merci pour cet article, ça fait du bien de voir du vrai et non des faux semblants sur le « body postive » : ) car je trouve que dans notre société actuelle il y a notamment énormément de pressions pour être sois disant en « forme » alors que nous avons tous des visions différentes. Je n’ai jamais était vraiment mince, je porte du 38 et j’ai toujours été complexée par mon ventre. il y a 3 ans en arrière on me rabâchait sans cesse que je devais perdre du poids alors que pour ma taille j’étais bien, aujourd’hui je suis légèrement en surpoids et ça continue. En fin de compte je pense qu’il est important de prendre ou non du poids lorsqu’on juge que cela est nécessaire !

    J’aime

    1. Je crois que vous avez raison ! Sans être en obésité qui est dangereuse pour la santé, 3 kilos « en trop » ce n’est rien. Si on s’aime alors pourquoi changer. Parfois, voire très souvent c’est le regard des autres qui nous fait complexer.
      Bon courage dans cette quête d’être heureux ! 😘

      Aimé par 1 personne

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