Mon bébé tornade

 

Bonjour bonjour,

C’est après une très très grosse réflexion que je viens partager mon expérience de l’après naissance de notre petite troisième.

J’ai une relation particulière avec elle, car c’est avec elle que j’ai connu les plus grosses difficultés de ma maternité, c’est grâce à elle que je m’en suis sortie, la tête haute, parce qu’ensemble on a tout surmonté.

J’ai raconté cette naissance dans un article ici il y a quelques temps.
Pour y revenir très brièvement, son accouchement a été déclenché car je ne la sentais plus bouger.

Elle est née en plein milieu de la nuit, rapidement malgré tout. Puis retour en chambre, première nuit qu’elle a passée dans les bras de son papa pendant que je reprenais des forces. 
Et dès le réveil elle a été en demande constante. Passait ses journées complètes accrochée à mon sein, je ne pouvais rien faire. Lorsque le personnel entrait dans ma chambre si elle était au sein ne trouvait rien à me dire, si elle n’y était pas me la remettait car elle avait « faim » malgré les deux heures ininterrompues qu’elle y avait passé.

J’avais mal à la poitrine comme je n’avais jamais eu.
J’étais forte de mes deux précédentes expériences mais là, j’avais l’impression de ne plus rien savoir. Dès qu’elle mangeait je pleurais de douleur et désespoir. Ma sœur qui très gentiment avait traversé la France entière pour venir s’occuper de nos deux garçons m’a ramené de la crème et des bouts de sein en silicone pour soulager un peu la douleur physique.

Et là le personnel m’a dit d’arrêter le silicone car ce n’était pas le mieux pour l’allaitement. Je leur ai dit qu’il n’y avait pas de souci j’arrêtais l’allaitement complètement alors. Sauf que non, ils n’étaient pas « pour » car c’est quand même mieux pour Bébé etc…

J’ai quand même fini par rentrer chez moi au bout de 3 jours. Deux heures après mon retour, mon mari est reparti à Toulon car le sous-marin n’attend pas.
Ça a été une longue descente aux enfers pour moi.

J’étais désespérée, seule, fatiguée physiquement et épuisée moralement. Ma soeur est partie le lendemain soir chez nos grands-parents quelques jours avec les deux garçons afin que je me repose et prenne mes marques avec la petite dernière.

J’ai pu dormir pendant ses siestes, j’ai cru que j’allais mieux. Ma soeur est rentrée avec les boys et puis elle est repartie chez elle, après 3 semaines loin de sa maison, elle avait bien mérité du repos elle aussi.

Seule avec mes 3 enfants dont l’aîné n’avait pas 3 ans, en permanence à la maison car elle est née durant les grandes vacances. Je me suis mise au sport à environ 10 jours post-partum, c’est la seule et unique chose que j’ai faite pour moi pendant plusieurs mois. Je mettais la musique très forte dans mon casque et j’avais entre 30 et 60 minutes dans ma bulle. Je ne vous conseille pas du tout de faire ça, mais c’est ce qui m’a aidé à remonter la pente doucement alors qu’elle avait été dévalée à une vitesse impressionnante.

Je pleurais tous les matins en me levant imaginant l’ampleur du travail à fournir, et tous les soirs en me couchant car le lendemain il faudrait recommencer. C’était l’enfer à la maison !
Chaque repas me semblait insurmontable et se passait dans les larmes pour les enfants et pour moi, surtout pour moi d’ailleurs. Mon grand ne savait plus quoi faire et me disait « elle est fatiguée maman » comme pour se rassurer lui-même car j’en étais incapable.

Je ne suis pas sortie de chez moi pendant 3 semaines, et un soir, par message, mon petit mari m’a demandé de me bouger un peu au lieu de me plaindre. Je l’ai mal pris, vraiment très mal ! mais le lendemain je suis allée au parc qui situé derrière chez moi, je le voyais de ma chambre c’est donc dire sa proximité ! Les enfants étaient ravis, ils ont pu se défouler, courir et crier sereinement.
Et puis, le 1er septembre rentrée des classes, à partir de là je me suis remaquillée chaque jour, j’ai vu que mes efforts en sport commençaient à payer et ça m’a remonté le moral.

Il y a encore eu des larmes de découragement, désespoir et fatigue mais petit à petit j’ai repris confiance en moi, je me suis inscrite sur la liste des parents délégués.

Et puis, ma petite sœur est arrivée en octobre, j’ai pu faire ma rééducation périnéale sans les enfants, j’avais 30 min 2 à 3 fois par semaine seule, hors de la maison, j’ai vraiment repris le dessus à ce moment-là. Quand mon mari n’est pas présent je ne m’autorise pas de sortie « plaisir » sauf une soirée juste à l’arrivée de ma sœur justement avec elle et une amie pour un bal des pompiers, j’ai eu l’impression d’avoir à nouveau 20 ans et ça aussi ça m’a fait vraiment du bien.

 

Elle est restée un mois à la maison, et est repartie début novembre, il me restait moins de 2 mois avant le retour de l’Homme et je ne suis pas retombée dans la spirale dépressive du départ, je me suis maintenue, j’ai continué le sport, à me maquiller et prendre soin de moi. Bien sûr que j’ai encore pleuré, et les enfants aussi, mais vraiment la sérénité était presque revenue à la maison.

Lorsque j’ai eu RDV avec la pédiatre de la crèche pour la rentrée des filles en septembre 2018, elle m’a demandé comment s’était passée la naissance de ma petite quatrième j’ai répondu que j’avais eu un accouchement de rêve, « ce qui pour vous a été un rêve aurait été le cauchemar d’une autre » franchement je n’ai pas compris sa remarque et je ne l’ai pas appréciée non plus ! en discutant de ça toujours avec ma petite sœur, elle m’a dit « ben oui, c’est pour ça d’ailleurs que c’est un bébé si calme comparé à sa grande sœur » !
Et, il y a peu de temps j’ai relu le « journal de bord » écrit à mon mari pendant cette mission, je ne me suis pas reconnue tant j’étais agressive et triste, ça ne me ressemble pas.

A ce moment précis j’ai tout compris, que la naissance de ma troisième avait été traumatisante pour elle, et finalement surtout pour moi, que l’absence de mon mari avait fini de me déstabiliser et je m’étais complètement perdue dans tout ça. Mais, je m’en suis sortie et je peux même me dire que je m’en suis sortie SEULE ! grâce à moi-même.

Si j’ai écrit ce très très long article, ce n’est pas du tout pour me plaindre ou à l’inverse, me vanter de ne pas avoir sombré plus, j’ai eu la chance que ma sœur soit venue ce qui m’a aidé à me bouger. Justement, je veux vous dire d’oser prendre du temps pour vous si ça ne va pas, confiez vos bébés, même très petits en tirant votre lait si besoin. Ce n’est pas un bibi qui va achever votre allaitement croyez moi. Sortez, même juste boire un café seule ou avec une amie, prenez du temps, c’est tellement important de se retrouver un petit temps sans entendre pleurer ou appeler…
Même si vous n’avez pas de famille, il y a des baby-sitters, plus vous serez sereine et apaisée et plus bébé le sera, sans compter que le couple ne pourra aller que mieux.

Si tu as vécu un post partum difficile ou que tu le vis en ce moment n’hésite pas en parler! C’est important de ne pas rester seule dans son mal-être.

 

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