
Bonjour bonjour,
Pour faire écho avec mon article à propos du syndrome de l’imposteur, et parce qu’il était temps pour moi, j’ai choisi un acte qui à mon petit niveau est « fort ».
Un petit peu comme Raiponce à la fin du dessin animé, j’ai choisi de me faire couper les cheveux, assez courts. Ce n’est pas la première fois que je passe du très long au bien plus court et souvent ça traduit un moment de vie. La fois précédente c’était il y a cinq ans, je changeais de vie. J’avais 30 ans et je reprenais le travail. Je me sentais bien, dans mon corps, dans ma tête, nous revivions ensemble avec mon mari, en famille, pour la première fois depuis quatre longues années. A bien y réfléchir, depuis que j’ai mon permis de conduire je change, j’étais nécessairement indépendante par le passé, je le suis encore plus maintenant.

Cette année, je vais avoir 35 ans donc, et aucun changement de vie à l’horizon, tout est plutôt standard même je dirais. Et pourtant je me sens bien différente alors j’ai décidé de couper le cordon avec mon ancienne moi. Évidemment, je ne pense pas que l’on change du tout au tout, mais on évolue, on grandit, on apprend aussi. Dans cet élan j’ai eu ce besoin de gros changement physique qui, comme mon mari me l’a dit « n’est pas juste une coupe de cheveux ». Effectivement, c’est bien plus !
Je profite de cet élan, et dans mon objectif de partir à l’étranger quelques jours seule, et puisque je ne suis pas polyglotte alors j’apprends l’anglais. J’ai choisi de repartir de la base, toute base afin d’évoluer au mieux. Certes, j’aurais pu aussi reprendre l’espagnol qui est une langue que je parlais et comprenais plutôt bien, et surtout c’est une langue que j’aime énormément. Peut-être que je m’y remettrai un peu plus tard. Avec l’anglais j’ai fait le choix de la raison. Je n’ai sincèrement jamais réellement apprécié apprendre cette langue j’y étais même plutôt hermétique, cela dit je dois reconnaître que ne pas parler anglais est handicapant. Je le sais depuis toujours évidemment, mais je m’en accomodais plutôt bien jusque là. Le choix de l’anglais à apprendre c’est aussi finalement logique puisque vouloir « couper » avec mon ancienne moi c’est aussi vouloir couper avec mes « anciennes » (mais récentes) peurs, mes anciens (mais récents) liens qui me compriment.

Bien sûr, ce n’est pas tout, néanmoins je ne saurais tout écrire car je ne sais pas précisément à quel point tout change en ce moment. En plus, ça peut sembler présomptueux. Mais je suis sincèrement heureuse depuis plusieurs semaines, sereine aussi, je ne me suis pas sentie aussi bien depuis 2019 il me semble alors je savoure en gardant une petite part d’angoisse qui ne me quitte plus depuis 2019 justement. Cette petite part d’angoisse que j’apprends à dompter, et à dominer, cette petite part d’angoisse grâce à laquelle je connais ma chance, je profite de mon bonheur, de mes joies, de ma vie en réalité, ma vie telle qu’elle est. Ça fait pas mal d’années que je m’y emploie et allez savoir pourquoi depuis quelques semaines c’est une évidence, facile même. Aussi j’essaie de ne pas imaginer le pire et je vis le moment présent.
Cette nouvelle coupe de cheveux c’est ça, c’est couper justement avec le passé qui fait pourtant de moi celle que je suis mais qui a le droit d’évoluer, de parler anglais, de voyager, d’être heureuse sans se torturer pour les autres aussi. Ce n’est pas juste une coupe de cheveux.
