
Bonjour bonjour,
Ce thème, celui de bonheur me taraude depuis des années et des années mais là où il s’est fait le plus pressent c’était le soir de la mort de mon fils. Mes sœurs et mon beau-frère étaient partis pour leur location, mon mari et nos enfants dormaient. Moi j’attendais ma mère qui aurait dû être là depuis longtemps mais pour qui tout est toujours une aventure… Bref, ce soir là je l’attendais sur le canapé déplié en me demandant si je pourrais un jour être vraiment heureuse sincèrement. Sur Youtube j’ai regardé le film « Gaspard entre terre et ciel » et la phrase de l’une de ses sœurs a raisonné très fort en moi « rien n’empêche d’être heureux, jamais ». J’avais trouvé ma réponse.

Super ! Maintenant comment on fait ? Concrètement je veux dire. Parce que non, je n’ai pas constamment un sourire béat dessiné sur le visage… Et bien j’ai revu mes exigences à la baisse, ou du moins j’ai changé ma façon de voir les choses du tout au tout. Non je ne serai pas heureuse un jour quand, je ne sais pas, quand mes enfants auront tous obéis pendant une semaine complète. Ça n’arrivera jamais je crois ça d’ailleurs… Commencer par une seule journée serait tellement chouette. Donc je ne serai pas heureuse à cause de ça alors, et ça revient à dire « à cause d’eux je ne peux pas être heureuse » et whaou, qu’elle responsabilité pour des enfants ! Je ne serai pas heureuse quand j’aurai changé de maison, de région de je ne sais quoi, ni quand mon mari devinera tout seul comme un grand ce que je pense. Parce que j’ai vraiment compris ce soir là que notre bonheur dépend de nous individuellement et personnellement aussi. Donc si je suis responsable de mon bonheur je ne peux pas en vouloir aux autres alors. Ça peut faire peur, parce que ça veut dire que l’on doit assumer nos choix de vie et ça, c’est dur. Je crois que j’ai vraiment appris à ce moment là que je suis responsable de ma vie, de mes choix et que se tromper c’est pas grave ! Mais ça ne doit pas obliger à se complaire dans une forme de malheur qui non seulement empoisonne nos vies mais celles des autres aussi.

Mes petits bonheurs à moi qui font de moi une personne profondément et sincèrement heureuse ? Pour commencer, la toute première chose c’est d’avoir arrêté de me comparé aux autres, je ne suis pas cette copine qui mesure dix centimètres de plus que moi, je ne suis pas cette fille que je regarde sur Instagram qui pese au moins dix kilos de moins que moi, je ne suis pas non plus cette fille qui semble gérer sa carrière sa famille et sa maison tirée à quatre épingles. Je suis moi, tout simplement mais entièrement ! Alors, voici une partie de cette petite liste non exhaustive de mes petits et grands bonheurs : la cheminée que mon mari allume chaque matin avant son petit déjeuner, le sourire de ma Chatou le matin, le sourire des enfants le soir quand je vais les chercher à l’école, quand enfin on arrive à faire une photo tous ensembles sans perdre une heure, mon linge qui sèche rapidement grâce à la cheminée, un chant de louange qui donne la pêche et me rappelle le lycée, avoir mes copines au téléphone, parler avec mes soeurs et toutes les bêtises qu’elles peuvent sortir, quand mes enfants me demandent pardon d’eux même, quand j’ai coupé les cheveux de tous mes gars et que je les trouve encore plus jolis que une heure avant, prendre du temps avec l’un ou l’autre en solitaire, prendre rendez-vous chez le coiffeur, le rendez-vous chez le coiffeur durant lequel je suis seule, oser évoquer mes fragilités de maman avec certaines personnes triées qui ne vont poser aucun jugement ni me donner des solutions que je ne demande pas, regarder des photos sur mon téléphone ou dans un album, le soir quand les enfants sont au lit et que nous nous retrouvons en amoureux dans le calme pour la première fois de la journée, recevoir des fleurs, me réveiller le matin après une super nuit réparatrice et attendue, avoir tout mon linge repassé et rangé, regarder mon jardin en buvant un café, le bien être après une séance de sport, me voir maquillée quand je prends enfin cinq minutes pour le faire, choisir le matin mes boucles d’oreilles, enfiler ma Pompadour chaque matin (promis c’est vrai, chaque jour je me dis qu’elle est magnifique), terminer de coudre un projet un peu difficile ou même facile d’ailleurs, le jour où j’ai enfin décroché mon permis, amener les enfants à leurs activités sportives, voir mon grand en uniforme scout, être tous prêts tôt pour partir à la messe, finir un livre et c’est plutôt rare, réussir une recette de cuisine que les enfants vont manger avec plaisir, voir ma grande si fière quand elle nous montre ses progrès pour le grand écart ça me sidère à chaque fois d’ailleurs…

Je vais m’arrêter là, mais il y a milles choses encore qui font mon bonheur chaque jour et je m’efforce de sourire le plus possible afin de donner un peu cette joie que je reçois chaque jour. D’ailleurs, quand j’étais en fac j’avais participé à un week-end jeunes à Nantes, en rentrant une copine m’avait dit « mais tu as fait quoi pendant ce week-end ? depuis tu rayonnes ! » Et c’était vrai, ce week-end là a changé des choses en moi, j’étais plus apaisée après. Depuis, j’essaie de partager ma joie de vivre mais je sais aussi qu’on ne peut forcer les gens à être heureux et on ne peut pas être heureux pour les autres. Aussi je souhaite à chacun de trouver des petites choses qui petit a petit prendront de plus en plus de place et de joie dans son cœur et sa tête.
