Vocation : Maman ! (au foyer)

Bonjour bonjour,

Disclaimer : Une maman qui travaille n’est pas moins maman que moi, il n’y a aucun jugement de ma part au contraire !

Souvent, très souvent même pour être honnête, je me demande pourquoi je ne retourne pas au travail moi aussi. Pourquoi je ne cherche pas un endroit où exister par moi-même avec une reconnaissance de ce que je fais, qui je suis, mes valeurs. Rire avec d’autres adultes que mon mari, mes sœurs ou des amis par message.

Sauf que, je suis maman de famille nombreuse, en soi qu’on ait un ou dix enfants c’est à peu près pareil, sauf que plus on a d’enfants plus le risque est grand d’avoir des microbes ! Et chez nous, six enfants dont trois de moins de six ans et tous moins de dix, les microbes sont très très (très) souvent de la partie. Je sais en ce moment précisément que ma place est chez moi. Quand une maîtresse m’appelle pour me dire que l’un d’eux est malade et me demande de venir je suis soulagée de ne pas avoir à gérer un employeur ou que mon mari doive gérer de son côté. Parce que le travail de mon mari le rend indisponible souvent, parce que souvent il n’a pas le droit d’avoir son portable sur lui. Ce serait une telle angoisse pour moi ! Je suis bien contente quand ma quatrième pleure de fatigue un matin de pouvoir lui dire qu’elle peut retourner se coucher sans me poser tout un tas de questions.

Il n’y a pas longtemps, une remarque, ou plutôt un manque de reconnaissance de la part de mes enfants, faite en toute innocence m’a fait littéralement sortir de mes gonds. Je suis même partie en claquant la porte et pleurant. Je me suis carrément dit que j’ai « gâché » dix ans de ma vie pour eux et pour rien. Parce que ça fait presque dix ans que je n’ai pas travaillé pour eux, pour m’occuper d’eux, les élever et que bien souvent je n’en vois pas les fruits car j’ai le nez dedans et pas de recul. Parce que je suis fatiguée, physiquement, moralement aussi d’être sans cesse chez moi, de ne pas avoir d’amie par ici. Bon, dis comme ça, ça peut faire pitié et surtout ce n’est plus vrai. À présent que nous sommes chez nous je me sens bien et je côtoie d’autres mamans de ma paroisse essentiellement, des activités des enfants aussi.

Cet épisode un peu dur pour moi m’a fait me remettre en question en profondeur, et les récents événements aussi. Et finalement, où est ma place ? Et bien je crois que pour le moment, ma place est chez moi. Ma place est avec mes deux petits derniers en l’occurrence. Quand je regarde ma plus petite, je la trouve si choutte, agréable et mignonne que je ne suis pas capable pour le moment de la faire garder. Bon, et aussi parce qu’elle ne veut pas entendre parler d’un biberon bien qu’elle mange parfaitement à la petite cuiller. A l’heure où bien des femmes ne veulent pas d’enfant nous sommes bien plus obligés de reconnaître que souhaiter le devenir est une vraie vocation a fortiori dans mon cas, la famille nombreuse. Rester à la maison je l’avoue humblement est un choix qui me pèse parfois même si de moins en moins. Quelquefois je vois passer des CDI de quelques heures par semaine et je me dis que j’aimerais vraiment en profiter. Peut-être dans quelques années.

Pourrais-je un jour regretter d’être restée chez moi ? C’est possible, d’ailleurs ça m’arrive parfois. Parce que moi aussi il y a dix ans j’avais de l’ambition, des rêves, je me voyais faire carrière dans la Marine et je suis certaine que j’aurais pu. Mais avec un mari qui navigue, des contraintes opérationnelles, des cours qu’il a suivi nous avons ensemble fait le choix réfléchi que je reste chez nous. Et regretter de les voir grandir, je ne pense pas que ce soit possible, regretter de voir mes deux petits derniers rire ensemble, voir les grands jouer, me raconter leur vie. Bien sûr que Thierry qui travaille profite aussi et a plus de libertés que moi, ça ne fait pas de doute. Avant la naissance de notre quatrième je voyais tout ceci comme une contrainte, aujourd’hui la plupart du temps je me vois comme chanceuse. Je suppose que j’ai aussi le tempérament pour ça, je connais bien des mamans pour qui rester à la maison n’est pas envisageable et je les comprends vraiment. Il faut que tout le monde soit heureux. Et nous, nous sommes heureux de cette façon. Je dois reconnaître malgré tout que parfois des petites remarques faites plus ou moins pour piquer du genre « non mais moi j’aime être active » comme si moi je ne faisais rien de mes journées ne me laissent pas de marbre même si je ne réponds jamais. J’ai appris avec le temps à tout laisser passer et garder un sourire de façade. J’ai aussi appris que celles qui font les remarques les plus acerbes tout en me disant que c’est pas pour moi, évidemment, ne sont finalement pas si certaines de leurs propres choix et au lieu de le reconnaître à voix haute attaquent un peu la voisine qui a eu l’audace d’en poser d’autres.

Mesdames, si vous vous sentez appelées à rester chez vous pour vous occuper de vos enfants soyez fières et heureuses !

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2 commentaires Ajouter un commentaire

  1. valb dit :

    Hello!

    Je suis aussi maman au foyer avec 6 punks, de 16 à 6 ans. J’ai travaillé comme enseignante jusqu’à mon 2e, puis j’ai fait des remplacements, et j’ai même repris à 60% quand mon 6e avait 6 mois. Je savais que j’étais faite pour m’occuper de mes enfants à la maison, et cette année-là a achevé de me convaincre (comme s’il y en avait besoin…). Pour moi, c’est une chance ou un luxe de pouvoir rester à la maison et d’être toujours présente pour eux, à la sortie de l’école, à midi pour les repas, pour les rdv avec les profs, etc…
    Je suis consciente que toutes les mamans ne peuvent pas forcément se le permettre et que d’autres ont besoin de sortir de la maison pour se sentir bien… Ce n’est pas mon cas même si, honnêtement, j’apprécie désormais qu’ils soient tous scolarisés et que j’aie enfin des moments pour moi toute seule!

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  2. natacha91290 dit :

    Très bel article ! Il fait être fier d’être maman au foyer car cela demande énormément de compétence passant de l’infirmière à professeurs des écoles sans oublier le chef d entreprise. Avec des équipes beaucoup moins coopératives ! Parce que pour moi cela demande organisation, patience et courage. Et il faut souvent faire semblant de ne pas entendre certaines remarques …

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