
Et voilà que nous sommes dans le dernier mois de cette septième grossesse, mois qui me semble interminable alors que j’ai tellement de temps devant moi. Au moment précis où j’écris ces lignes il me reste entre 19 et 23 jours selon le terme choisi par le corps médical ou par nous.
Je suis tellement impatiente, légèrement dans la peur car cette fois ce n’est pas prévu à la maison et nous n’avons pas de famille présente, peu de connaissances ici… J’ai l’impression d’un saut dans le vide ! D’ailleurs, il n’est pas exclu que la naissance se fasse sans ton papa si personne ne peut s’occuper des grands. Je suis préparée je crois psychiquement mais je n’en ai pas envie. Je sais que tout se passera pour le mieux, il faut juste que je « lâche prise » truc impossible pour moi. Les grands justement, sont extrêmement impatients eux aussi de te rencontrer, ils t’attendent de pieds ferme. C’est assez amusant d’ailleurs de les voir aux petits soins pour moi dès que j’ai la moindre douleur, comme ils l’étaient déjà pour Chouchou. Le matin ils m’aident à fermer mes chaussures et le soir m’aident à enlever mon pantalon ou mes chaussettes car mes nerfs sciatiques ou tes petits pieds dans mes côtes m’empêchent de me pencher comme j’aimerais.

En parlant de douleurs, ta tête me semble bien basse, tes mouvements sont donc très douloureux dans le bas de mon ventre, ce qui participe à mon impatience de vivre ta naissance ! J’ai peu de contractions, malgré ça elles sont douloureuses à chaque fois, aussi j’ai espoir que cette naissance se passe rapidement, pour une fois. Je suis attentive à la moindre douleur ou contraction, prête à me dire que « ça y est, c’est le moment ! ». Il y a plusieurs semaines ton papa recevait un message d’un ancien collègue dont l’épouse a accouché en deux contractions dans sa salle de bain, j’ai pleuré d’envie parce que pour moi ça ne s’est jamais passé de cette façon. Je t’avoue que j’ai hâte de retrouver mon corps, c’est peut-être un peu égoïste mais j’assume… Pouvoir m’habiller, faire du sport, me sentir jolie un peu me manque aussi.
Tu es prévu dans le gabarit de ton grand frère, donc plutôt costaud, ce qui inquiète le corps médical qui commence déjà à me parler de déclenchement, là où moi je sais que tu sauras trouver le chemin. Je ne suis pas inquiète que tu pèses plus de 4,5 kg. Je suis inquiète de l’éventuel déclenchement. J’en ai vécu un et je ne peux pas parler de douleur, je parle de souffrance, c’était trop et ça a engendré une telle souffrance psychique après que je suis certaine de ne pas vouloir vivre une nouvelle naissance de cette façon. J’ai donc décidé de prendre les devants avec de l’acupuncture, j’envisage l’ostéopathie et toute méthode naturelle ou presque pour que tu décides gentiment de venir nous rencontrer.

Tout est prêt aujourd’hui pour t’accueillir, tout est disponible pour toi, tu as encore du temps devant toi et je comprends que tu le prennes. Je regrette cette pression que l’on nous met parce que tu ne rentres pas dans les cases, déjà! Dire que bientôt ils nous mettront la pression pour l’allaitement… Alors mon petit bout profite encore de ta vie in-utero tant que tu le souhaites.