
Bonjour bonjour,
Si j’avais dû écrire ces lignes il y a seulement trois semaines, elles auraient été bien différentes, remplies de mes angoisses. A présent je peux écrire et parler sereinement de ce qui nous attend prochainement.

Oui, il y a encore très peu de temps je vivais dans une angoisse très profonde à l’idée de donner naissance à notre septième enfant, et même simplement de préparer cette naissance, ses affaires, son petit lit… Je me disais que peut-être je me « cassais la tête » pour rien. Alors je sais que beaucoup diraient qu’il ne faut pas être défaitiste, que ce n’est pas parce qu’un malheur arrive une fois qu’il va se reproduire, que les statistiques sont là… Oui, mais la peur est là, sans être rationnelle et défie les statistiques ! J’ai fini par en parler avec ma psychologue dans les larmes et depuis j’ai avancé. Tout est préparé, du sac pour la salle de naissance à son lit, j’ai tout déplacé dans la chambre des bébés pour lui faire sa place. Ainsi, Chouchou (et les grands) sont rentrés de vacances dans une maison prête à accueillir « MON » bébé comme dit si bien Quellou.
Chouchou commence à se faire doucement à cette présence omniprésente du Bébé qui va bientôt le rejoindre dans leur chambre. Et justement, cette naissance change quoi pour notre petit sixième ? Si techniquement elle change tout et rien en même temps comme chaque nouvelle naissance pour chaque nouvel enfant, cette fois c’est un petit peu différent. Alors, c’est différent dans notre famille à nous, cette nouvelle vie que nous avons tous si hâte d’accueillir en dehors du giron maternel, est aussi une certaine continuité de ce que nous avons engagé en souhaitant ne pas nous arrêter à l’échec vécu lors de la mort de notre bonhomme. Avoir un seul enfant après la mort du précédent c’était un peu l’enfermer, à nos yeux, dans cet état « d’enfant d’après » qu’il restera malgré tout puisque c’est la réalité. Avoir encore un bébé après, c’est rendre cette situation dans une certaine normalité, c’est ne pas rester dans notre grande vigilence pour lui en particulier. C’est finalement choisir de nous faciliter la vie, partager en deux nos angoisses.

Bien sûr, je sais déjà que je vais angoisser à l’idée que son cœur s’arrête, mon ventre se serre déjà en imaginant mes propres réveils nocturnes. Le fait de ne pouvoir donner naissance à domicile, passer minimum quarante-huit heures à la maternité, donc l’idée de passer, au moins, deux nuits seule avec Bébé dont la vie ne reposera que sur mes petites épaules me donne des sueurs froides et me tire régulièrement des larmes. Cette peur, je ne l’avais pas du tout envisagée pour Chouchou, cette fois, j’avoue l’appréhender terriblement ! Et peut-être que j’en aurai besoin pour grandir, me dire que je l’ai fait. Peut-être que ce temps va être bénéfique à mon mari pour appréhender notre nouvelle vie avec ce petit bébé tant attendu à présent.
Cette future naissance va permettre à Chouchou de ne plus être enfermé dans le carcan un peu solitaire d’être le seul après la mort du « bébé d’avant », partager cette position je le vois comme bénéfique, il va avoir un ou une allié(e) de plus dans la maison. Même si vous pouvez être certains qu’il ne manque pas d’alliés dans sa fratrie, tout le monde lui obéit aux rires et aux cris ! Nous n’avons pas choisi d’avoir un autre enfant pour Chou évidemment, sinon on ne s’en sortirait pas c’est certain mais cette fois nous en constatons les bienfaits malgré tout avec un peu d’avance et qui sait, un peu de naïveté ?

Et si ça vous fait sourire, les grands nous ont demandé quand aurions-nous un petit huitième ! Oui, chez nous les enfants n’envisagent pas que la fratrie cesse de s’agrandir un jour.