
Bonjour bonjour,
Il y a quelques jours, une écrivain dont j’ai lu deux livres, une femme, une maman a enterré son enfant. Et, ce n’est pas la première fois, ni même la deuxième. Non, c’est le troisième enfant que cette maman, ce couple enterre.
Ma première réaction à l’annonce du décès de leur fils était « mais comment s’en remet-on ?! C’est injuste ! Moi je ne pourrais pas ! ». Pourtant, je crois que eux non plus ne pouvaient pas, mais ils faut bien pouvoir. Je m’étais dit que si un jour un de mes enfants mouraient je hurlerais en me roulant par terre. Enfin, j’imaginais une réaction dans le drama… La réalité a été bien différente, on ne peut pas savoir tant qu’on ne le vit pas. Alors non, je ne compare pas du tout ma vie à la leur, leurs fillettes sont mortes de maladie à près de quatre ans pour l’une et sept ans me semble-t-il pour l’autre. Leur fils lui est mort la veille de ses vingt ans.
Elle a eu la gentillesse de partager sur les réseaux le mot d’accueil qu’ils ont lu son époux et elle ainsi que l’évangile choisit et l’homélie du prêtre. J’ai été frappé par la douceur dans leurs voix, j’imagine à quel point à l’intérieur ils devaient être dévastés, perdus, en plein cataclysme. C’est une femme d’une grande douceur et pleine d’empathie, d’une résilience à peine croyable. Sa résistance au malheur réside dans du joli vernis rouge et des paillettes. Quelle audace ! Quelle force !

Elle a écrit un livre sur la consolation, je l’ai acheté mais pas lu, je sais malgré tout qu’elle dit qu’il faut se laisser consoler quand on est malheureux. Il faut accepter les petits gestes maladroits des autres plutôt qu’accepter le silence en faisant « comme si ». Je ne suis pas balaise pour me « laisser consoler », j’ai le sentiment d’importuner les autres, je garde mes sentiments pour moi. Mais dans le fond, ne pas se laisser approcher est-ce une bonne chose ? Je crois bien que non.
On ne peut pas se mettre à la place de celui qui souffre, surtout pour une pareille histoire de vie. Je préfère ne pas savoir comment elle parvient ne serait-ce qu’à se lever le matin tant mon cœur est lourd pour eux depuis que j’ai appris le décès de leur grand bonhomme. Aujourd’hui, je suis convaincue qu’il est en paix auprès de ses sœurs qui lui manquaient tant. C’est ce qui aide sûrement à consoler ce couple et leur petit dernier si durement éprouvés. Je préfère rester ignorante de cette souffrance. Ce que je sais, c’est qu’il ne sert à rien d’imaginer, ils le vivent et voilà tout.
Je vous invite à lire les œuvres d’Anne-Dauphine Julliand Deux petits pas sur le sable mouillé Une journée particulière Consolation
Je suis Anne-Dauphine depuis quelques années. Je l’ai découverte à la mort de Thais, puis ai appris le décès d’Azylis et de façon très inattendu, la mort de son fils ainé. C’est effroyable et pourtant ils tiennent debout. Leur foi est immense.
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