
Bonjour bonjour,
Ca fait des années que je culpabilise pour à peu près tout ce qui ne tourne pas rond dans ma vie ou celle de mes proches, c’est comme ça depuis mon enfance jusqu’à aujourd’hui finalement. J’en ai déjà parlé il y a quelques temps il me semble, sauf qu’à présent j’ai choisi de me libérer de cette culpabilité. J’ai choisi de vivre libre !
J’ai partagé fin novembre l’article « C’est ok d’aller mal ?! » suite à mon week-end seule à l’hôtel, mais aussi à une remarque acerbe d’une personne qui ne me connait pas mais n’a pas hésité cinq minutes avant de se permettre une pseudo psychanalyse comme si sa propre thérapie lui avait donné un diplôme quelconque en psychologie ! Mon ressenti a été paradoxal : ça m’a tellement mise en colère, d’être jugée par fausse bienveillance de la part de quelqu’un qui souhaite d’après elle réussir à se sortir des griffes de gens pervers dont elle dit être victime depuis toujours. Et à la fois, ça a été libérateur pour moi, parce qu’elle pose un jugement notamment sur mon mari qui serait un père absent renforcé par des « conseils » que je n’ai pas demandé un seul instant. Je me suis dit « non mais attends là, tu ne peux pas te remettre en question à cause d’une nana qui n’y connait rien et à qui dans la rue tu aurais dit de garder ses phrases pour elle même ! » Oser me dire que je vis dans le paraître à moi en ajoutant qu’elle sait que ça peut ne pas me faire plaisir mais qu’elle le dit pour mon bien être et celui de mes enfants. Et surtout, elle estime que je suis en dépression et dois aller consulter de toute urgence. (D’après ma psychologue avec laquelle je me suis entretenue ce matin même, je vais tellement bien que je suis arrivée au bout de psychothérapie, nous ferons un point dans quelques semaines pour voir si ça se confirme.)
J’ai eu un déclic assez profond dans la soirée qui a suivie. Je ne veux plus laisser qui que ce soit nous juger, ni mon mari par rapport à son travail, même si c’est la première personne à se le permettre depuis que je suis mariée, ni moi par rapport à ma santé mentale qui serait selon elle problématique et dépressive, ni même ce que nous faisons ou pas pour nos enfants. Si je lui avais moi même fait ces remarques là elle m’aurait bloqué sur les réseaux et auraient partagé nos échanges à toute sa communauté.
Au final, je lui dis merci à elle, merci de m’avoir permis de comprendre que je ne veux plus tolérer qu’on me parle de cette façon, mais que venant d’une inconnue ce n’est finalement pas si grave.

J’ai compris que mon problème c’est de toujours vouloir arrondir les angles, chercher à plaire à tout le monde depuis toujours, afin d’éviter la même tristesse que celle que j’ai pu ressentir moi-même. La gentille petite blondinette qui n’a pas voix au chapitre. Ou plutôt non, qui n’avait pas voix au chapitre, à présent c’est moi la maman de plusieurs enfants donc dans la théorie j’ai quand même le droit de parole. Sauf qu’encore aujourd’hui je demande l’autorisation à mon mari d’allumer la télé, de manger du chocolat etc… ! Ca ne vient pas de lui, au contraire il déteste que je fasse ça, ça vient de moi toute seule. J’ai été éduquée comme ça, on ne peut pas dire « élevée », élever c’est tirer vers le haut ce n’est pas ce qui m’est arrivé… Souvent j’ai peur de reproduire ce que j’ai vécu avec mes propres enfants, ma psychologue m’a assuré que non, puisque j’en ai conscience, même si ça peut arriver je vais chercher à rectifier le tir, comme on dit chez moi, le plus vite possible.
J’ai trop souvent entendu que mes soucis à moi n’étaient pas si importants, que quand même j’avais de la « chance » moi comparé à je ne sais quoi et je ne sais qui. Je dois reconnaître qu’un jour, ma tante m’a dit « ce n’est pas parce qu’il y a des gens plus malheureux que toi que tu n’as pas le droit d’être malheureuse« . Cette phrase, je me la répète parfois quand je culpabilise d’avoir des coups de mou ou même que je suis triste d’une situation. Surtout que, j’ai remarqué que lorsqu’on fait part de sa tristesse à certaines personnes elles t’expliquent que bon, ok t’es un peu malheureuse mais comparé à leur vie à elles tu n’as pas vraiment à te plaindre, avec une liste longue comme un zérac pour preuve qui les concerne ou pas d’ailleurs (zérac = quart minuit / 4h du matin dans la Marine). Mais alors il faut se comparer les malheurs ? Mettre une échelle de graduation de la peine? Même quand notre fils est mort des gens ont réussi à m’expliquer que pour ça non plus j’avais pas à me plaindre parce que c’était le cinquième, parce que ce n’était « qu’un bébé » parce que… Liste non exhaustive ! Je préfère quand même préciser que je suis de nature plutôt positive et j’ai rédigé un article sur ce que le décès de notre bonhomme nous avait apporté de bon.

Aujourd’hui, j’ai compris, grâce à mon week-end seule, entre autre, que je ne suis pas responsable du regard négatif que certaines personnes peuvent poser sur moi. Et je peux même dire que j’ai décidé là, de m’en défaire pour de bon. Jusqu’à présent j’ai toujours cherché à arrondir les angles, être la gentille Morgane qui accepte tout sans se permettre de dire stop. Jusqu’à l’anniversaire de mon fils aîné fin novembre et d’une personne « proche » qui n’a pas pris la peine de lui téléphoner, juste un simple message, je n’avais pas de nouvelles depuis quelques semaines car je n’avais pas appelé, moi. Cela dit j’imaginais que pour l’anniversaire de notre fils il aurait un appel, ça n’a pas été le cas, aussi ça m’a finalement soulagé et j’ai donc décidé de laisser cette personne qui s’est éloignée toute seule dans sa solitude, son aigreur. J’ai compris que le problème ne vient pas de moi mais bel et bien d’elle-même ! De ce fait, je prends soin de moi en restant à bonne distance physique et morale (autant que possible même si ce n’est pas si simple). En même temps, je préserve notre famille car si maman va bien le reste de la maison va bien, je l’ai expérimenté et plutôt deux fois qu’une. Et je remercie cette personne de m’avoir facilité cette prise de conscience ! Un jour, elle m’avait demandé comment je faisais pour être pleinement heureuse, j’avais répondu que j’assume mes choix qu’ils soient bons ou mauvais. Je lui souhaite donc d’être heureuse avec les siens, surtout si elle passe par là… « Merci pour les roses, merci pour les épines… »

Aujourd’hui, je m’autorise à ne plus répondre quand une personne m’a blessé par message, même si ce n’était pas intentionnel. Les gens avec lesquels la seule discussion autorisée est eux-mêmes, qui te remettent dans la droite discussion dès que tu as l’audace de vouloir t’en ecarter. Aujourd’hui, je l’avoue j’arrête la discussion immédiatement. Avant j’aurais cherché à me justifier, expliquer, maintenant je m’en fiche. J’avais commencé quand mon mari était en mission et que subitement comme j’avais « le temps » les gens me deversaient tous leurs soucis réels ou pas, une fois les soucis vidés n’avaient plus rien à me dire. A présent, si l’heure du message ne me convient pas, que ce soit le matin, l’après-midi ou le soir je ne réponds pas. Si le thème abordé ne m’emballe pas, je ne réponds pas ! Je m’autorise des vacances de problèmes des autres. Grâce à ça, j’ai du temps pour faire autre chose qu’être sur mon téléphone maintenant ! Donc : je couds. Et quand je couds je ne pense à rien, c’est l’une des rares choses qui me permet de ne penser à rien, la pleine conscience m’a expliqué ma psychologue. La pleine conscience en même temps que la créativité, c’est quand même génial.

Je m’autorise aussi et m’encourage même à ne plus envoyer de message systématique aux copines sous prétexte que moi je ne travaille pas et donc j’ai le temps. En réalité à présent j’ai choisi d’avoir le temps pour ceux et celles qui l’ont pour moi. J’ai compris que ce n’est pas une punition ni pour les autres ni pour moi, c’est simplement se recentrer sur ce(ux) qui compte(nt). Chacun a des priorités, c’est normal, légitime de ce fait je ne priorise plus les autres. Ma vision ancienne de l’amitié a atteint ses limites et c’est très bien comme ça. J’étais le genre de copine à envoyer un message le lundi pour souhaiter une bonne semaine et le vendredi pour souhaiter un bon week-end. Oui oui, je faisais ça, avant, à des gens qui ne prenaient pas trente secondes pour me répondre ou alors avec un jour de décalage… Et avant ça me vexait, à présent je comprends, les autres n’ont pas que ça à faire, en réalité moi non plus ! Donc je ne le fais plus. Ça a réduit considérablement mes envois de messages tout ça.
Voilà le cadeau le plus précieux que j’ai pu me faire, la prise de conscience la plus importante de ma vie. Le choix de ne plus laisser des gens, connus ou inconnus, se mêler de ma vie en inventant des choses au passage. Ne plus essayer à tout prix de maintenir des liens avec des gens que ça n’intéresse pas que ce soit des amis/copains ou encore la famille. Ne plus m’obliger à répondre systématiquement et sans délais à tous les messages, ce qui ne veut pas dire que je n’aime pas ces personnes. Je me préserve enfin ! Mon temps est précieux, ma famille et ma vie le sont encore plus !
Une ligne de conduite à suivre pour 2022
