« C’est ok d’aller mal »?!

Bonjour bonjour

« C’est ok d’aller mal »

Cette phrase, on peut la lire partout, pour tout ! En plus d’être syntaxiquement discutable, je trouve que son sens l’est au moins autant.

Alors évidemment, on a le droit de ne pas être toujours bien dans sa vie sans que ce soit grave, heureusement d’ailleurs. Cependant, je crois aussi que s’autoriser à ne pas aller toujours bien ne veut pas dire qu’on doit constamment aller mal voire même qu’on est obligé d’aller mal tout court.

La complaisance ce n’est plus trop mon truc aujourd’hui, j’ai un peu trop souvent l’impression de lire « c’est dur d’être maman alors on a le droit d’aller mal » c’est vrai que certains jours bon sang que c’est difficile et combien ça peut coûter ! J’ai arrêté de travailler pour m’occuper des enfants et oui, il y a des jours je le regrette amèrement pour être honnête. Je sais que personne ne m’a forcé, mais la vie décide parfois pour nous aussi et je rêve d’y retourner à mon tour. Surtout quand nous annonçons une nouvelle grossesse et qu’en guise de félicitations j’entends « mais attends, tu vas reprendre quand le travail là ?? ». Alors que je ne sais pas puisqu’aucun poste n’est disponible pour moi à priori là où nous vivons aujourd’hui. Bref, tout ça pour dire oui, il y a des jours qui se transforment en semaines et même en mois, la maternité c’est difficile, ça nous remet en question très souvent et l’accompagnement est encore assez précaire. Mais, il existe des gens pour nous aider, des doulas et j’en connais à Toulon qui sont fabuleuses, qui se forment pour aider les mamans dans le post-partum alors contactez les ! « Quand on veut, on peut ». Quand on veut aller bien on peut aller bien, c’est valable pour les parents aussi. Je l’ai expérimenté en 2017, me convaincre que non, ce n’est pas si difficile d’être heureuse en qualité de maman.

Une célèbre youtubeuse, maman de quatre enfants se fait aujourd’hui la porte parole de toutes les mamans et surtout celles qui ont vécu une dépression du post-partum, si j’en crois les réseaux ça doit correspondre à 99% des mamans… Et la phrase écrite tout en haut, elle semble en faire sa devise. J’ai répondu que je ne suis pas nécessairement d’accord avec ça, car enfant j’a vécu avec des adultes qui s’autorisaient un peu trop à aller mal, et argumentant au passage que lorsqu’on est femme de militaire quoi qu’il arrive, il faut bien que ça aille pour tenir la maison et la famille à bout de bras. C’est un peu comme dire avec certitude que malgré une nuit très difficile à l’hôpital avec un enfant, il faudra, le matin être à minima habillé pour emmener les enfants à l’école, à l’heure. J’ai pas dit maquillée et souriante, j’ai dit debout et habillée. C’est pas du paraître, c’est de la réalité.

Je ne dis pas qu’une épouse de militaire n’a pas le droit de faire de dépression, au contraire, néanmoins, dépression ou pas, si le conjoint doit partir on ne nous demandera pas comment se trouve notre santé mentale à nous et il partira. Ce à quoi, elle m’a dit elle même après mes 4 lignes explicatives qu’à ses yeux je dois aller très vite voir un thérapeute pour arrêter de « paraître » et « d’être » car je joue un jeu dangereux. Elle a vécu avec un père absent et une mère dépressive ce qui lui a fait énormément de mal, de tort et la reconstruction est difficile. Ce dont je ne doute pas un instant.

Dans un premier temps ça m’a fait un peu sourire, comment après quelques lignes on peut juger de la santé mentale de quelqu’un qui vivrait dans le paraître quand soi même on vit du paraître sur les réseaux ? Quand on cherche le feedback parfait… Et quand on dit régulièrement « les réseaux sociaux c’est 5% de notre vie alors ne nous jugez pas dessus ! » Comment, sans me connaître me conseiller d’aller me faire aider ? Je vais voir une psychologue depuis 2014 (j’ai abattu un travail considerable tant je partais de loin), elle depuis 2019… Mon mari est très loin d’être un père absent, il vit des absences c’est un fait, mais c’est un père extrêmement présent pour ses enfants ! J’ai connu des pères présents physiquement bien plus absents pour leurs enfants que ne l’est mon mari. Je suis loin d’être dépressive. Si je l’ai été pendant un temps, je peux dire que ce n’est plus le cas. Vivre un après-naissance difficile, j’ai coché la case après ma troisième, ça a été atroce je n’ai pas d’autres mots. Néanmoins, même après la mort de notre fils je n’ai pas replongé oh bien sûr ça n’a pas été simple ! Mais j’ai gardé en tête ce qui est important, ce à quoi l’Homme est destiné à savoir, il me semble, le bonheur !

Aujourd’hui, je sais dire quand je sens que ça ne va plus aller, c’est ce qui m’a poussé à demander pour la première fois à mon mari de reporter un stage qui l’eloignerait de nous pour la naissance et le post-partum de notre septième enfant. Il a demandé à repousser ce cours, nous ne savons pas si ça va être accepté. Si ce n’est pas le cas je devrais me débrouiller sans aucune famille pour gérer nos cinq enfants… Alors quand on vient me parler du « plan famille » des armées ça me fait bien rire aussi. Comment je vais faire ? Aucune idée ! Surtout qu’ici je ne peux pas accoucher chez moi, donc trois jours obligatoires à l’hôpital et mes enfants solo à la maison. Oui, tu vas me dire « t’as le doit de sortir à 48h » oui, si et seulement si une sage-femme vient voir bébé, sauf qu’à Cherbourg pour limiter les risques COVID on fait déplacer maman et bébé dans le cabinet. Il n’est pas question que je sorte mon bébé en mars dans le froid pour soit disant éviter un virus à une adulte mais en risquer une multitude pour un nouveau-né !! Et puis, là n’est pas le problème non plus, le problème est où mettre nos enfants durant tout ce temps ?!

Les gens qui me connaissent un peu plus que par quatre lignes savent que le paraître c’est pas vraiment mon truc, j’ai reçu des amis dans une maison qui ressemblait nettement plus à un chantier qu’à un joli nid douillet. J’ai pleuré dans les bras de mes copines pendant la dernière mission de mon mari quand mes enfants et ma fatiguent m’avaient poussé à bout de forces, et que le chat a eu l’idée de mourir un dimanche aussi… Je ne me maquille plus en systématique pour cacher mes cernes après mes multiples insomnies, comme cette nuit alors que notre petit dernier s’est encore réveillé pour son doudou (deux fois), une couche pleine et un bibi, ou que mon mari me réveille presque toutes les nuits tant il ronfle fort et que ça me gonfle tellement que je ne peux plus dormir alors que j’ai envie de l’opérer à vif des cloisons nasales !

Aujourd’hui, je sais dire quand ça ne va pas, je n’ai pas besoin d’attendre le point de non retour. Alors, je ne sais pas comment va se passer cette septième naissance et surtout ce septième post-partum, peut-être que je vais sombrer, je ne sais pas. Mais à présent, je sais lever la main avant de descendre trop bas, mon mari sait que quand je dis que là ça ne va pas aller c’est que j’ai vraiment besoin qu’il prenne la relève. Je sais aussi maintenant que je vais m’autoriser des journées et même des nuits seule pour dormir sans risquer d’être réveillée pour recharger mes batteries. Et surtout, je vais faire ça sans culpabilité tant je mesure combien ça a été bénéfique !

Après ça, tu auras compris, je n’ai aucun souci à demander de l’aide, et en trouver notamment auprès de ma psychologue qui a gentiment accepté de continuer à me suivre à distance grâce à la technologie ! Si tu sens toi aussi que ça ne tourne pas très rond dans ta vie, dans ta tête, dans ton corps, post-partum ou pas, que rien de grave ne t’est arrivé ou que sais-je. On a le droit de ne pas vivre un bonheur parfait et d’aller parler à un thérapeute ! Alors n’hésite pas.

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2 commentaires Ajouter un commentaire

  1. C’est toujours ok d’aller mal, ce II n’est pas ok c’est de ne pas en parler 😇

    Aimé par 1 personne

    1. Oui, mais on a le droit aussi d’aller bien sans qu’on nous dise qu’on fait semblant et qu’on doit vite aller se faire soigner 😊

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