Finalement, je suis une pimbêche ?

Bonjour bonjour,

« Suis-je une pimbêche ? » Cette question je me la suis posée un soir, alors que nous recevions des collègues de mon mari avec la copine de l’un d’eux. La soirée touchait à sa fin et le regard condescendant que cette fille là a posé sur moi m’a fait me sentir immédiatement mal à l’aise alors que j’étais chez moi.

Pour situer le contexte, la soirée a été plutôt bonne, les enfants avaient été sages et dormaient, nous avions dîné… Et c’est vrai que le sujet des enfants vient assez naturellement chez nous dans les conversations. Nous étions les seuls ce soir là à être parents d’ailleurs, et je ne sais plus tout à fait comment, nous parlions d’un autre collègue à eux que je ne connais pas et du fait qu’ils avaient accueilli avec sa femme leur deuxième enfant peu de temps après que Chouchou soit né. Dans la semaine de la naissance de notre petit sixième donc, mon mari a fait du service car selon lui je n’avais pas besoin d’aide. Je me suis donc retrouvée seule quelques jours après mon accouchement, quand on peut toujours le compter en heures, à devoir aller chercher les grands à l’école les gérer pour le dîner et les emmener le matin à l’école. Il m’avait été fait grâce quand même d’aller chercher la quatrième à la crèche beaucoup plus loin de la maison pour le coup. Pour être sincère, je n’ai pas très bien pris cette soirée… Et je me rappelle avoir pleuré car mes hanches étaient encore élastiques et me faisaient mal quand je marchais.

Donc, quelques semaines plus tard l’épouse du collègue accouche et plusieurs jours après mon mari m’annonce prendre le tour de service du collègue car sa femme est fatiguée c’est dur pour elle et elle a besoin d’aide. Je ne vais pas mentir, j’ai vu rouge. J’ai dit à mon petit mari que ça, c’était pas vraiment mon problème et qu’avec deux enfants non on a pas besoin d’aide. D’ailleurs, quand j’ai eu mon deuxième, le lendemain de mon retour de la maternité je me rappelle parfaitement me débrouiller avec les deux, ma poussette à porter sans que ça ne dérange personne. Bref c’est encore autre chose.

Et je raconte cette anecdote un peu sur le ton de l’humour car la rancœur à l’encontre de mon petit mari est (presque) passée. Et là, la copine du collègue présente me regarde, lève les yeux au ciel et me sort « Non mais t’en sais rien de ça toi. On est pas tous pareil et tout le monde n’a pas ton caractère » puis, elle me tourne carrément le dos. Je me suis trouvée bête, mais vraiment, je l’ai regardée avec des yeux ronds, hébétée. Personne n’a rien remarqué et je me suis tue. Alors je me suis demandé si je donnais vraiment l’image de la maman qui gère tout ?

J’avais le sentiment de m’être exposée, d’avoir exposé mes faiblesses devant des inconnus en expliquant que j’avais eu besoin d’aide. Je reconnaissais justement à quel point j’avais eu vraiment du mal à gérer l’après naissance de ce dernier petit bonhomme, et elle, elle me balance que tout le monde n’a pas mon caractère sur un ton condescendant. Alors oui, évidemment je gère notre petite tribu assez bien quand même, même lorsque je suis seule, le matin quand je les emmène à l’école personne n’est en retard JAMAIS. Mais ça c’est parce que je déteste être en retard, traumatisme d’enfance… Je suis rarement en retard pour faire dîner les enfants car ils sont couchés avant 20h lorsqu’il y a école. Enfin, j’ai une routine pas mal établie lorsqu’il y a école essentiellement, je préfère préciser car en ce moment avec le déménagement ce n’est pas tout à fait la même histoire.

Mais d’un autre côté, je vois d’autres mamans, avec deux, trois ou quatre enfants qui travaillent, n’ont jamais pris de congé parental et gèrent leur famille très bien malgré les absences du papa, et oui je complexe ! J’aime vraiment travailler à l’extérieur, avoir ma vie à moi, sortir de chez moi et voir autre chose. Cependant, je ne dois pas être assez bien organisée car c’est vraiment compliqué pour moi de reprendre le travail avec tous nos enfants. Je rappelle que notre grand a un peu plus de sept ans et demi et notre petit dernier dix mois et demi. Quand je vois tout le travail à fournir à la maison je me dis qu’il va être compliqué de reprendre le travail dans quelques mois avec mon mari qui en théorie retourné à Toulon en début d’année prochaine pour environ six mois. Je redoute d’avoir des journées qui dureront entre dix-neuf et vingt heures… Alors à moins d’avoir un temps partiel très partiel je ne pense pas pouvoir trouver un travail pour le moment hélas. Et oui, en cela je me sens moins bien que d’autres femmes/mamans.

J’ai parlé exclusivement du côté « professionnel » de ma vie, pour ce qui est du côté « vie de maman » je peux dire que chaque soir, lorsque je fais le bilan de ma journée je vois tous mes manquements, mes loupés, ma patience presque inexistante, le fait que je n’aime pas jouer avec les enfants. J’aime parler avec eux, lire des livres, être avec eux lorsqu’ils colorient, j’aime les entendre jouer à « papa et maman » et les voir balader la poupée, la câliner, la mettre au lit consciencesement. Mais, je me sens rarement à la hauteur, à leur hauteur. Nos garçons sont des passionnés, notre deuxième peut nous parler pendant des heures d’insectes et d’arachnides (tu savais que le scorpion en est un toi ? Moi je l’ai appris il y a peu de temps grâce à mon number 2).

Pimbêche alors ? C’est vrai que je ne me laisse pas souvent déborder par le quotidien, il est rare que je sois sous l’eau parce que j’arrive à être organisée. Cependant, je connais à présent mes forces et surtout mes faiblesses, et je n’hésite plus à dire à mon mari que j’ai besoin de lui. Je ne suis pas encore prête à demander de l’aide à des amis qui pourtant me l’ont proposé bien souvent… Mais non, je ne suis pas capable de demander à mon mari de se faire remplacer pour un service parce que je me sens fatiguée. A tord ou à raison je suis comme ça. Donc objectivement non, je ne crois pas être une pimbêche, c’est vrai que lorsque j’entends certaines mamans de deux enfants qui m’expliquent que c’est difficile je souris intérieurement aujourd’hui. Cependant, je me souviens de mes propres difficultés à la naissance de ma troisième aussi je ne me moque jamais au contraire j’essaie d’orienter au mieux celles qui osent s’ouvrir. Après, je vais être honnête, je ne connais pas cette fille, nous allons bientôt déménager à l’autre bout du pays donc bon l’image faussée qu’elle a de moi m’importe assez peu finalement. Mais, y en aura-t-il d’autres ?

Et toi, tu penses que certaines personnes ont une vision erronée de toi ?

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