
Bonjour bonjour,
Aujourd’hui, j’ai eu envie d’évoquer des gens que je côtoie et qui sont pour nous comme une famille.
Alors, pour « planter le décor » il te faut savoir que je n’ai pas besoin d’une « deuxième mère » ou d’amis que je considère « comme mes sœurs ». J’ai des parents, des sœurs, grands-parents etc… Et si l’on dit que les amis sont la famille que l’on se choisit, je peux affirmer que ces gens là je ne les ai pas choisi à proprement parler. Et pourtant, depuis juin 2019 et surtout juillet 2019 ils sont notre famille.
Ce sont celles qui viennent voir mes sœurs à la fin de la messe d’enterrement de Valou et disent qu’elles doivent jauger comment nous allons pour les prévenir afin qu’elles puissent nous aider. Ceux qui nous invitent rapidement après les vacances d’été pour dîner à plusieurs et discuter. Celles qui te rappellent que tu as le droit d’avoir besoin d’aide, de ne pas aller bien et de pleurer.

C’est aussi ce couple de personnes bien plus âgés que nous qui ont toujours des enfants, des tous petits enfants dans les bras chaque dimanche. Cette famille d’amis partagent toujours les enfants ! et tous nous nous sentons responsables de tous. Je sais que je peux laisser mes boudins courir dehors sans me demander si quelqu’un va les surveiller, c’est le cas ! Ils sont en sécurité, nous sommes tous en sécurité ensembles.
Ce sont des gens bienveillants qui prennent des nouvelles des maris absents et qui disent ce matin encore, sur le groupe wattsap qu’on va tous veiller sur la « base arrière » pendant l’absence des pères et époux. Ce sont ceux qui spontanément à la mort de notre bébé nous ont proposé de loger la famille chez eux alors que je ne les connaissais pas vraiment, moins bien qu’aujourd’hui. Celle qui avait accueilli sa troisième petite fille quelques jours avant la mort de Valou, était en pleurs le dimanche matin, mélange d’hormones et vraie tristesse avec sûrement un peu de projection aussi, malgré ça, elle a pris son courage à deux mains pour venir me parler et m’annoncer la naissance de sa jolie petite poupée. Ce sont aussi ceux pour lesquels j’ai pleuré quand les bébés sont nés à 29 semaines d’aménorrhées et que le pronostique vital des bébés était engagé.

Ce sont les fous rires pris aussi lorsque nous avions le droit de faire des apéritifs ou des repas le dimanche à plus de six personnes. C’est regarder les lycéens jouer avec les primaires et maternelles, le faire volontiers, sans râler. C’est regarder aussi les grands donner à manger aux petits pour que les parents puissent profiter du temps donné. C’est rire avec le chef de ce joyeux « orchestre » qui attend impatiemment les bêtises des enfants qui gravitent autour de lui pour bien se marrer, qui se permet de dire aux femmes enceintes « mais qu’est-ce que vous êtes grosse, faites attention bientôt vous ne passez plus les portes » et qui sait qu’on va bien se marrer. Et oui, c’est vraiment dit sur le ton de l’humour pitié ne cherche pas à lui tomber dessus pour le flageller !
Ce sont ceux qui te voient en pleurs le dimanche de désespoir, parce que tu es au bout du rouleau, et t’invitent à déjeuner chez eux pour souffler. Pour que leurs grands enfants gèrent tes grands à toi mais qu’il y a plus de 10 années d’écart entre leur aîné et ton aîné. Et ceux qui te voient pleurer de tristesse et posent leur main sur ton épaule pour te soutenir voire carrément te prendre dans les bras, spontanément.

C’est choisir des parrains et marraines parmi eux pour nos enfants, et être choisis comme parrain et marraine pour leurs enfants, c’est avoir cette confiance les uns pour les autres. Un feeling qui passe si bien.
Vraiment, tous ces gens sont ma famille, chacun d’eux est présent pour moi et moi, je suis présente pour chacun d’eux aussi.