Bonjour bonjour,

« C’est pas son frère » cette phrase je l’ai dite, répétée, je croyais être convaincue ! Mais en y réfléchissant, je cherchais à convaincre qui ? Et puis, c’est faux en plus, selon qui entend la phrase elle est mensongère. Chouchou est bien le frère de son frère, comme les autres. Si on s’en tient à « c’est pas son frère », alors il y a un clivage dans la fratrie. Et, comme tous bons parents, nous souhaitons que ce bonhomme soit bel et bien le frère de ses frères et sœurs, tous ses frères et sœurs.

Je te l’accorde, ça je ne l’ai pas compris seule ! J’ai appris par la même occasion que je fais de la dénégation « Action de nier, de dénier, de contester, de refuser de reconnaître comme vrai ; paroles de démenti, de négation : Geste de dénégation. » définition Larousse
Pour ne rien te cacher ça m’a mis un sacré coup au moral j’ai pensé à l’histoire de Dali, le peintre et je culpabilise bien depuis ! Surtout que ma psychologue a continué en m’expliquant que si Bébé pleure et s’agace lorsque je parle de son frère c’est qu’il extériorise ce que j’intériorise. Bon ben moi ça m’a juste achevé. Ajoute à ça la solitude, relative certes vu le nombre d’enfants, et mes nuits avec un nombre d’heures de sommeil plutôt limitées et tu as un peu mon état d’esprit.

Parlons en d’ailleurs de mes nuits, je me réveille chaque jour d’école vers 04h00 du matin. Pourquoi si tôt ? Et bien parce que Chouchou avait commencé à se réveiller à cette heure ci plusieurs nuits avant le départ de son papa et j’ai gardé le rythme même si maintenant il dort plus tard. Le fait est que je déteste « être réveillée », je préfère que ça vienne de moi ! Alors oui, 04h00 c’est tôt. Mais c’est une heure avant l’heure. Une heure avant 05h00 du matin qui est supposée, selon la médecin du SAMU, être l’heure de décès de Valou.

Et bien oui, car la vie de tout le monde ne repose que sur moi à présent, et sincèrement c’est angoissant, je me demande presque chaque jour « mais je fais comment si ça m’arrive alors que je suis seule ? » Bon, comme je sais ce qu’il faut faire techniquement, je le ferais c’est certain, et pour être un poil provocatrice je vais pousser le bouchon à dire moi-même que comme j’ai la CHANCE de l’avoir vécu ce ne sera donc pas une découverte. Il paraît, toujours selon ma thérapeute que je suis épuisée psychiquement en plus de ma fatigue physique clairement visible !

Parce que je vais être honnête, durant toute ma grossesse je ne suis pas allée une seule fois aux toilettes sans me demander si je faisais une fausse couche. Depuis sa naissance, je ne suis jamais allée le voir ou passée dans sa chambre durant son sommeil sans me demander s’il était toujours bien vivant. J’ai le ventre qui se serre au moins une fois par jour d’angoisse. Sachant qu’entre juillet et décembre 2019 je n’ai pas vécu ce temps d’attente dans l’allégresse et la joie pure. Ben ça fait plus d’un an et demi que je n’ai pas été parfaitement sereine ! Cela dit, maintenant que j’y réfléchis ça explique bien des choses.

Pour conclure, et bien si, c’est bien son frère même s’il a sa propre vie, son propre caractère. Il est lui, il est unique ! C’est un bébé tellement attachant et souriant, on sent qu’il a à cœur de faire plaisir. Dès que quelqu’un s’adresse à lui son visage se fend d’un très large sourire même s’il vient seulement de se réveiller.
Il faut donc que je me remette sérieusement en question, tenter l’auto-bienveillance qui est bien loin de moi au moment où je tape sur mon clavier. Je vais aussi tenter de me reposer pendant les « vacances », ne pas trop me prendre la tête et relativiser.