Une année plus tard

Il y a un an aujourd’hui nous avions un rendez-vous très attendu et pourtant très difficile. Un rendez-vous qui signerait la fin de cinq longs mois. Nous retournions à Marseille afin de savoir pourquoi, à cause de quoi.

C’était le 10 décembre 2019, l’hôpital nous avait appelé la veille pour nous demander de venir le lendemain recevoir les résultats de l’autopsie. On venait de passer un week-end à deux, en amoureux, un week-end ressourçant à Cotignac. Nous étions proche de chez nous et pourtant si loin, comme un jeune couple sans enfant. Armés pour affronter ce rendez-vous main dans la main. Alors quoi ? Nous sommes arrivés au moins une heure en avance, pied de pilote oblige… Et enfin, le médecin et la psychologue nous rejoignent et l’une d’entre elles nous redonne la petite couverture de Valou, oublié ce jour là car il était enveloppé dedans, avant d’entrer dans le vif du sujet.

Le 10 décembre 2019

Et là, il tombe. On ne sait pas, un coup de pas de chance, il n’y avait pas vraiment de raison. Oui il avait un virus, non on ne sait pas lequel, pique de fièvre ? On ne saura jamais. Et notre question à nous, est-ce qu’on peut refaire un bébé sans souci particulier ? Oui on veut un autre enfant !

Je vais partager à présent une lettre que je lui ai écrite en août, une lettre qui m’a aidé, que j’avais oubliée, lorsque je l’ai relue elle m’a ému et elle est si importante pour moi ! Depuis que je l’ai écrite je vais tellement mieux.

Toulon le 10 août 2020

Mon bébé,

Aujourd’hui je décide de t’écrire, moi qui me le refuse depuis ta mort, je n’y arrivais pas sans comprendre pourquoi. Mais voilà, aujourd’hui je commence à en avoir besoin, pour avancer. Et avancer je m’y suis refusée depuis plus d’un an. Avancer c’est te laisser partir, sauf que jusqu’à maintenant j’avais plus le sentiment de te laisser sur le bord de la route comme un abandon. Pourtant, aujourd’hui à quelques semaines ou quelques jours de la naissance de ton petit frère je sais qu’il faut que j’arrive à te laisser, ne pas t’oublier, jamais ! Mon si petit, tu me manques tellement.

J’ai envie de te demander pardon mon joli bébé, pardon de n’avoir pas su te préserver, pas su te sauver. Je te demande pardon cette nuit là d’avoir choisi de veiller ton grand frère, pardon d’avoir eu « la flemme » d’aller aussi te voir, en pleine nuit j’ai toujours une bonne raison d’être fatiguée.

Mon Valou, je suis tellement désolée de t’avoir trouvé trop tard, n’avoir pas pu te ramener, ne pas avoir été une vraie maman pour toi. Une maman c’est quelqu’un qui protège, rassure et câline, j’ai manqué à mon rôle avec toi. Et pourtant tu as été le bébé parfait ! Un bébé si calme, si souriant, si beau aussi ! Mon Valou bébé trop chou, « tu m’en apprends tellement sur la vie » à travers ton absence, pourtant cette maison est emplie de ta présence j’ai des souvenirs avec toi dans chacune des pièces de cette maison. Tes cinq semaines de vie ont été les plus belles de la mienne, avoir ces cinq enfants dont je rêvais depuis l’adolescence c’était une telle consécration que je me suis demandée si je ne regrettais tout simplement pas que tu sois venu dans nos vies. Et puis non ! Je préfère avoir passé seulement cinq semaines avec toi sur la terre en plus des neuf mois où nous vivions tous les deux que ne pas t’avoir connu, tu as tant apporté ! Tu étais parfait aux yeux de tes frères et sœurs qui nous parlent si souvent de toi mon Bébé d’amour. Mon Valou aujourd’hui j’apprends encore à être la maman d’un petit saint du ciel et bien que très honorée je ne suis pas certaine de le mériter. Ton décès nous oblige à réfléchir plus, à chercher encore plus fort à être de bons parents pour les autres.

Je me suis rendue compte il y a quelques temps, mais aujourd’hui je l’ai écrit à ton papa que ton petit frère est prévu pour ton premier anniversaire ! C’est dingue la vie, c’est encore un de tes petits signes, subtils, ah mon Valou tu me manques encore plus là.

Je sais qu’il va falloir que je parvienne à te dire simplement « au-revoir » j’ai lu quelque part que le deuil c’est finalement accepter de laisser partir l’autre. Et jusqu’au mois de juillet je n’en étais pas capable, mais à l’approche de mon futur accouchement ça m’apparaît essentiel, j’ai besoin de lui faire toute sa place à ce nouveau bébé, ça va être lui le bébé justement. Alors bien sûr, tu resteras notre Bébé éternel c’est indéniable, mais lui va prendre corps aux yeux du monde, pas seulement visible par mon gros ventre.

L’amour jamais ne passera, et je t’aime tellement joli bébé, j’ai déjà hâte de te retrouver et te serrer contre mon cœur qui restera pour toujours incomplet.

Ta maman dans l’éternité

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