Petit Bébé,
Nous sommes bientôt arrivés à la fin de cette grande aventure qu’est la grossesse. Cette longue attente de neuf mois pour te façonner, t’imaginer, te penser. Nous avons également mis ce temps à profit pour préparer tes frères et sœurs à ton arrivée, l’agrandissement de notre famille. Alors, souvent j’entends que comme c’est notre cinquième je sais… Objectivement oui, je sais ce qui m’attend, mais en réalité je sais surtout que tu vas tout bouleverser, révolutionner, changer. Nous allons tout réaménager dans nos cœurs pour toi, et ouvrir nos cœurs pour toi.

Oh bien sûr, tout est prêt pour toi, ton lit, tes vêtements, tout ce que je devais prévoir pour ton accueil dans notre foyer avec Amélie la sage-femme, tout le matériel est là, mon corps aussi je crois. Mon cerveau aussi…, ou plutôt justement non pas vraiment, mon âme et mon cœur ne seront prêts que lorsque le travail débutera, lorsque je te serrerai contre moi, ce tout premier peau à peau si doux qui signera définitivement ta naissance. Et puis, une autre inconnue, Papa sera-t-il présent ou absent? C’est toi qui est seul maitre de cette décision. Nous sommes prêts toi et moi à vivre ça à deux. Nous ferons toute sa place à ton papa plus tard si tu n’as pas souhaité l’attendre. Je me pose beaucoup de questions, je sais déjà pas mal de choses à ton propos, tu ressembles aux grands, tu vas être un bébé assez « balaise », comme les grands, tu aimes bouger et je peux voir tout à fait distinctement tes pieds, ton dos et tes fesses, Amélie a pu voir tes mains, pour ma part elles se trouvent trop bas et je ne peux les voir. Je sais que tu aimes déjà beaucoup notre deuxième petite fille, tu réagis tellement lorsqu’elle se trouve dans mes bras, contre moi, contre nous. Je ne sais pas encore si tu es un garçon ou une fille, au fond c’est le moins important! Je ne sais pas si tu vas aimer dormir, où tu te sentiras bien, Auras-tu besoin des grands et de leurs cris ou du calme de ta chambre? A quelle fréquence vas-tu manger ? Aimeras-tu te sentir maintenu ou au contraire te faudra-t-il plus d’espace ? Tellement de question en suspens !

Pour le moment tu es tout à fait au chaud, tu me connais, ma voix, mes battements de cœur lorsque je suis calme, lorsque je m’emballe, lorsque mes larmes coulent aussi. Tu ne connais pas mon visage, mais tu connais mon odeur et tu sais déjà je l’espère que je serai toujours là pour toi. Tu dois également connaître le son du clavier de cet ordinateur sur lequel je passe pas mal de temps à écrire. Je pense que tu as bien perçu que Papa n’est pas présent, mais tu entends parler de lui tellement souvent que seules sa voix et ses mains doivent t’être inconnues pour le moment.
Tu connais déjà tes frères et sœurs, qui commencent à avoir vraiment hâte de te rencontrer, bon, pas la petite dernière il me semble, qui a peur de perdre sa place. Mais, les trois autres guettent chaque signe de douleurs de ma part, attendant le moment où je vais leur annoncer que tu vas (enfin) te montrer. Et puis, tu connais les chats aussi, surtout Opium qui ne nous lâche pas, passe son temps à ronronner sur moi ou collé à moi comme là, à l’instant où j’écris ces lignes.

Cela fait à présent plus de sept mois que vraiment j’ai hâte de te voir, et plus la date approche, plus j’ai hâte et aussi je me demande comment je vais vivre tout ça. Ce qui est certain c’est que mon plus gros espoir est de faire ta rencontre en toute fin de nuit et pouvoir te présenter aux grands à leur réveil, juste avant l’école et la crèche, lire l’émerveillement dans leurs yeux, regarder les étoiles dans leurs regards.
Petit bébé, maintenant c’est quand tu voudras !