
Bonjour bonjour,
Quand on est enceinte, on idéalise un peu le moment de LA rencontre, tant attendue, espérée, imaginée et plus encore.
Pour mon grand garçon, vers 8 mois de grossesse j’ai commencé à avoir un peu peur du Jour J, de ne pas savoir comment reconnaître la mise en travail, le bon moment… Bien entendu, en personne assez studieuse j’avais suivi scrupuleusement les cours de préparation à la naissance, mais on reste dans des généralités et puisque chaque naissance est différente, et très personnelle j’avais peur de ne pas savoir, pas être à la hauteur.
J’ai déjà raconté cet accouchement, il a été facile puisque la sacro sainte péridurale m’a été posée plus ou moins contre mon gré. Mais, la naissance a été difficile puisque la sage-femme a fini appuyé de tout son poids sur mon ventre et que mon bébé ne respirait pas en sortant. Je m’attendais néanmoins a une vague d’amour comme celles décrites par toutes les mamans que j’ai pu entendre. Et moi la seule chose que j’ai ressentie c’est de la peur ! Car j’ai réalisé que maintenant quoi qu’il se passe, j’étais responsable de ce petit être humain qui était si vulnérable et fragile. J’ai reçu l’élan d’amour que je n’attendais plus 2 nuits plus tard alors que ce jeune homme ne voulait pas dormir, je l’ai trouvé encore plus beau que les minutes précédentes. Ça a été indescriptible, et j’ai versé ma petite larme, ou plutôt mon litre d’eau en réalité.
Mon instinct animal lorsqu’une personne de la famille m’a arraché mon tout jeune bébé des bras, s’imaginant sûrement savoir mieux faire que moi par expérience ou avec l’âge j’imagine. Quoi qu’il en soit, elle m’a brisé le cœur et n’étant pas chez moi dans mon cocon à ce moment difficile de mon existence, j’avais accouché quatre semaines auparavant seulement, et j’étais extrêmement vulnérable donc voir quelqu’un prendre mon bébé des bras malgré ma résistance pour se substituer à moi et me mettre en difficulté reste encore aujourd’hui mon souvenir le plus douloureux de ma vie de maman. Lorsque ma troisième avait environ 5 mois la même personne a essayé de réitérer l’expérience, sauf que j’ai tenu bon, en public en la regardant simplement dans les yeux et disant « non » froidement. J’étais fière pour cette fois d’avoir tenu mon rôle de maman dont elle n’a plus réellement tenté de me déposséder.
Réussir à accoucher sans péridurale pour ma petite quatrième, et être surprise du peu de douleur finalement ressentie. Malgré la peur de l’expulsion sans analgésique. Puisque j’avais vécu différents accouchements, et donc différentes douleurs, mais sans jamais aller au bout de l’accouchement. Je me suis preparée presque depuis le jour où j’ai fait mon test de grossesse urinaire à cet accouchement naturel, donc je m’étais imaginée « le pire » et finalement, j’ai vécu le meilleur.
La fatigue extrême ressentie en quelques jours à peine après la naissance de chaque bébé, même si c’est surtout la première naissance qui m’a surprise puisque je n’avais aucune idée de ce qui pouvait m’attendre. Je ne pensais objectivement pas du tout qu’il était possible de ne plus avoir d’énergie après seulement 4 jours de vie de Bébé. Et puis, nous n’avions que nous à gérer, personne d’autre, je me suis demandée sincèrement si j’aurais la force d’avoir un autre enfant un jour juste en repensant à ces quelques semaines post-accouchement. Bon, je suis la preuve vivante (et toutes les autres mamans de plusieurs enfants) que si si c’est possible, on oublie… on oublie vraiment !!
Réussir à faire manger 3 enfants dont une complètement dépendante et allaiter le quatrième en même temps sans pleur, dans un presque calme. Là, à ce moment précis j’ai cessé de douter de mes compétences de maman ! Je me suis sentie la reine du pétrole ! Ça peut sembler dérisoire mais sincèrement c’est un sentiment de plénitude lorsqu’on arrive à contenter tout le monde en même temps dans le calme.
Cette culpabilité si tenace depuis ma première grossesse. Cette phrase que j’entends sans cesse dans ma tête qui me dit que moi j’ai de la chance alors que d’autres le méritent plus que moi et n’y parviennent pas.
J’entends (pour de vrai) que c’est pas juste que d’autres couples n’aient pas la même facilité que moi à concevoir des enfants.
J’aurais aimé me sentir plus sereine et apaisée, mais hélas non…
Et toi, des surprises avec tes grossesses et dans ta vie de maman?