Bonjour bonjour,
Le premier article sur « Ma vie de femme de marin » a été l’article le plus lu de mon petit blog, alors cette fois j’ai envie de te livrer une petite partie de la suite de notre vie.
Voilà un article pas évident à écrire car c’est une chose particulière, un cas de figure particulier et je veux ici te livrer mon témoignage sur notre façon de gérer la séparation des missions, NOTRE façon de la gérer. Comme je l’avais expliqué, nous avons un mail par semaine qui est lu par au moins une personne avant de parvenir à son destinataire, pour l’intimité on repassera. Ce mail est hyper important pour nous, les enfants et moi. On l’attend, on l’espère et quand enfin il arrive… mon coeur s’emballe comme pour un premier rencard. Mais il faut savoir que pour lui, c’est le seul lien avec le monde, il attend ses mails comme le dernier best seller, les lit et relit pour se remonter le moral, pour s’endormir jusqu’au prochain.
Pour la dernière mission, nous avions reçu par mail un fascicule nous expliquant ce qui pouvait se passer dans la tête des enfants par tranche d’âge et comment appréhender le retour. Si au départ j’étais sceptique, après l’avoir lu j’étais convaincue que cela ne pouvait être que bénéfique.
L’avant départ est compliqué car il est déjà dans sa mission et on ne se comprend pas, il y a des tensions car on est tous fatigués, lui veut que je le laisse tranquille et moi je veux profiter au maximum de temps pendant qu’il est encore là. Ça créé des disputes et ça finit par un « vivement que tu partes ! » parfois même en claquant une porte.
Il a les essais en mer pendant quelques semaines avec des « Touch and go » et ça c’est très clairement la pire des périodes parce que ces trois petits mots signifient que le bateau part et revient juste pour une nuit ou quelques heures, les enfants ne comprennent plus rien… Lorsque nous étions jeunes mariés nous profitions de ces soirées pour nous retrouver sur le port de Toulon pour un dîner au restaurant ou un dessert chez Haagen Dazs. Avec des enfants en bas âge c’est l’horreur, ils ne comprennent rien et sentent la tension à la maison.
Durant la mission, comme dit au-dessus nous avons des e-mails, et nous, nous avons prit l’habitude d’écrire un « Journal de bord » chaque jour ou presque pour suivre notre quotidien, ne rien manquer. C’est notre façon à nous de vivre cette séparation, de nous dire quand même chaque jour « Je t’aime ».
Avec des petits, lors des escales nous vivons des webcam assez originales, mais, notre grand a chanté pour la première fois » Une souris verte » à la maison juste pour son papa qui n’était pas peu fier !
Pour la dernière mission le grand à fêté ses 3 ans un mois avant le retour de l’homme donc nous l’avons vécu assez facilement, bien que notre petit deuxième ait très mal vécu cette séparation, lors des escales il refusait clairement de parler à son père par webcam, j’avoue que j’appréhende pas mal la prochaine du coup.
Cette fois je devrais gérer 4 enfants triste sans leur papa mais, nous regarderons les photos de papa, du sous-marin, nous laisserons des messages sur son portable. Je sais que mon mari aime bien recevoir des messages vocaux car il peut les réécouter après dans le sous-marin puisqu’ils sont enregistrés dans le téléphone (non le réseau ne passe pas dans le sous marin, même sans être sous l’eau, les matériaux empêchent tout réseau cellulaire de passer).
Pour le retour, nous avons fait la surprise aux enfants, alors pas uniquement pour le plaisir de les voir fous de joie, mais aussi parce que nous n’avions pas de date précise de retour nous avions une fourchette d’une bonne vingtaine de jours.
Il était rentré la veille, mais les garçons étaient chez leurs grands-parents nous avons donc eu la soirée à trois avec notre numéro trois qui découvrait son papa. J’appréhendais un peu ce moment car il avait une grosse barbe et je pensais qu’elle aurait peur. Mais pas du tout elle a pris le visage de son papa entre ses toutes petites mains et a frotté son petit visage dessus avec un grand sourire satisfait. L’entente entre ces deux là a été immédiate et n’a jamais cessé, c’est la princesse de son papa !
Et toi, si tu le vis (ou l’as vécu), comment ça c’est passé ?