Bonjour bonjour,
Aujourd’hui, je viens avec une joie immense te raconter ce merveilleux moment vécu un mercredi de février de cette année, la naissance de mon quatrième bébé.
Mais, avant cela il faut que je t’explique le contexte de cette journée: déjà, mon mari n’est pas présent car toujours à Cherbourg et en période d’examen, il doit arriver ce mercredi justement vers 15h30. Mes deux nerfs sciatiques me faisaient extrêmement souffrir depuis au moins deux semaines, j’ai eu une tendinite au genou droit à 36 SA, j’avais une bronchite et la veille au soir une conjonctivite est arrivée comme un point finale à ma grossesse.
Mes 3 enfants malades deux jours avant mon accouchement un genre de grippe pour tout le monde avec 40° de température… Je n’avais pas dormi plus de 5h par nuit et encore, pas d’affilées depuis plus de trois semaines. J’étais tout bonnement épuisée et je me demandais si je pourrais simplement accoucher dans ces conditions.
Le mardi donc ma fille était chez mon oncle et ma tante qui m’avaient gentiment proposé de l’accueillir afin que je me repose un petit peu. Le soir je me couche avec une sensation bizarre et annonce à mon mari que Bébé se présenterait très certainement le lendemain, mon chat qui n’est pas vraiment câline ne me lâche pas depuis quelques jours, mais là elle est couchée devant mes jambes et m’empêche de bouger, je sais que c’est un signe.
Dans la nuit je sens une première grosse contraction, puis une deuxième et je me force à me réveiller il est 01h50, j’attends de voir s’il y en a d’autres. Quelques unes suivent mais rien de bien probant, vers 03h45 je décide malgré tout d’appeler ma sage-femme afin de vérifier car depuis plusieurs jours à chaque contraction je sens ma poche des eaux qui bombe, puis mes garçons sont à la maison alors je ne suis pas parfaitement sereine.
Elle arrive très vite et m’examine, son constat tombe, ce n’est pas la poche des eaux que je sens, mais la tête de mon bébé. Cela dit, le travail n’est pas avancé du tout et je décide de rester chez moi pour le moment.
Je monte voir mes garçons dont l’aîné qui est tellement pressé de rencontrer sa petite sœur ne dort plus, et retourne me coucher sans pour autant trouver le sommeil.
Vers 06h45 j’envoie un message à ma tante pour prendre des nouvelles de ma fille et expliquer que je pense accoucher dans les 24 prochaines heures, elle me dit que mon oncle va donc venir chercher mes garçons. Je préviens mes sœurs de l’évolution et leur demande de ne pas mettre en route tout de suite la « radio familiale » très en vogue chez nous qui consiste à prévenir tout le reste de la famille avant même que le téléphone ne soit raccroché.
A 07h30 mes garçons sont donc partis et en sécurité et moi je suis sereine. Je remonte donc me coiffer et je me recouche. Bonne sieste de 2h durant laquelle j’ai quelques grosses contractions.
Vers 11h je me lève, douche et me rends compte que j’ai perdu le bouchon muqueux, vers midi je rappelle ma sage-femme qui passe donc vers 13h à la maison. Nouvel examen et me voici ouverte à 5cm de dilatation, nous prenons la décision de nous rendre à la maternité, d’ailleurs la salle physiologique est libre donc ils nous la garde, formidable !
J’appelle mon mari pour lui dire de venir directement à la maternité ce qui nous réjouit.
Vers 13h15 nous arrivons à la maternité dans la sérénité, là, ma sage-femme fait mon admission et moi je prends possession des lieux, une grande pièce qui propose pas mal de possibilité dont une baignoire que j’espère utiliser, un grand lit ovale dans le fond de la pièce, des lianes de suspension devant ce lit ovale. Et bien sûr le lit d’accouchement dit physiologique trône au milieu de la pièce avec le monitoring (qui permet de bouger) à côté.
Durant mes contractions ma SF me masse doucement le dos et ça fait un bien fou, ça m’apaise et me permet de mieux supporter la douleur que pour autant je gère assez bien.
Mon mari arrive donc vers 15h30, mes contractions sont vraiment « balaises » je me mouche toutes les 5 minutes, j’ai mal partout et mes jambes me portent difficilement… Heureusement que maintenant mon chéri est là, car nous entrons dans le vif du sujet. La sage-femme me conseille de marcher car je manque de contractions et donc il faut activer un peu les choses bien que Bébé supporte parfaitement le travail. Je marche donc dans la chambre, heureusement notre corps est bien fait, la douleur des contractions passée laisse place à de « l’endorphine » ce qui « m’endort » réellement et je marche comme si j’étais ivre.
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crédit photo : Le Télégramme |
Vers 17h00 ma SF me dit qu’à présent je suis à dilatation complète donc quand je ressens l’envie de pousser on y va. J’essaie de trouver une position, à genoux en appui sur le ballon mais je me sens trop vulnérable et pas à l’aise du tout, debout mais mes jambes sont trop fatiguées. Allongée dans la position gynécologique mais je n’ai plus de contractions… Mon mari me conseille de me mettre sur le côté comme pour mon deuxième accouchement mais comme je suis sur un matelas au sol et que rien ne tient ma jambe, je refuse à ce moment là.
Sauf que là, la phase de « désespérance » arrive ! Là, je me dis que je n’en suis pas capable, que j’ai fait tout ça pour rien, qu’il va me falloir des hormones et la péridurale. Je pleure, je ne sais pas quelle position choisir, j’ai mal et puis j’en ai marre ! Je suis perplexe, je m’attendais à une irrésistible envie de pousser, mais elle ne vient pas, je suis perdue.
Mon mari me suggère à nouveau de me mettre sur le côté, j’accepte me disant que au pire ça ne fonctionnera pas. Je m’installe, je pousse une première fois et il ne se passe rien, la contraction qui suit je recommence et là, la poche des eaux a EXPLOSÉ, de l’eau partout ce qui nous a surprit tous les trois, mais dans les 10 secondes qui suivent, mon bébé arrive.
Je ne vais pas mentir, j’ai mal, vraiment très mal et j’ai la sensation de hurler très très très fort de douleur. Ma sage-femme m’explique ce qui se passe en temps réel, la tête, une épaule, la deuxième, puis le reste. En tout, l’expulsion a dû durer 1 minute ou 1 minute 30 et sur le moment ça m’a paru l’éternité ! Pourtant, une fois le bébé sorti la douleur s’arrête comme si elle n’avait jamais existé. C’est incroyable.
Mon quatrième accouchement a été celui dont je n’osais rêver car il n’a été ni trop long, ni trop court j’ai eu le temps de vraiment me rendre compte que mon bébé allait arriver et me conditionner pour que ça se passe le mieux possible. Ma sage-femme m’a dit que c’était le meilleur accouchement qu’elle ait pratiqué récemment, vécu dans le calme et sans pression.
C’est un joli bébé de 3,765 kg pour 50,5cm. Elle est tellement jolie et ressemble à son plus grand frère.
Voilà le récit peut-être un peu technique mais pourtant nous avons vécu ce moment dans l’émotion du début à la fin, nous étions comme à la maison c’était parfait. Je suis prête pour le cinquième !
Et toi, envie de partager ce moment intime ?