La maman que je voulais être

Bonjour bonjour,

Aujourd’hui je viens te livrer mon témoignage sur ma maternité, c’est un sujet sensible et extrêmement douloureux pour moi car ça ne s’est absolument pas déroulé comme je le souhaitais. J’espère trouver les bons mots pour me faire comprendre car c’est brouillon dans ma tête tant la difficulté est grande. Pourquoi aujourd’hui ? parce que cette semaine mon grand garçon fête ses 4 ans déjà, et c’est grâce à lui que tout a commencé !

Lorsqu’on devient mère (ou pas d’ailleurs), on doit toutes faire le deuil de la  » maternité idéale  » celle qui n’existe que dans les films et encore… mais parfois, c’est encore plus dur que ce qu’on pouvait imaginer de pire !

J’ai appris ma première grossesse un vendredi matin de mars 2013, ce n’était pas prévu du tout et j’ai pas mal pleuré en apprenant la nouvelle. Ce fut un début de grossesse non désirée mais un bébé désiré et très attendu !

Je vis malgré tout cette grossesse dans l’angoisse me mettant en tête sans en parler à qui que ce soit que ce bébé ne survivra pas (quelques années plus tard en parlant avec une psychologue j’ai compris que c’est dû à mon histoire familiale cette angoisse). Je ne suis pas allée une seule fois aux toilettes uriner sans vérifier que je ne perdais pas de sang, durant les 9 mois que durent la grossesse. Je me réveillais souvent en pleine nuit pour pleurer à cause de toutes ces angoisses… Mais, je faisais bonne figure et je crois que personne n’a rien vu.

Mon mari est parti en mer durant mon cinquième mois de grossesse et est rentré à pile 1 mois de ma date prévu d’accouchement (DPA), nous avons voulu passer le plus de temps possible ensembles, à deux avant l’arrivée du bébé qui va forcément chambouler nos vies même si nous ne connaissons pas encore la portée de ce changement.

A une semaine et un jour de LA date, je rentre de mon avant-dernier monitoring chez ma sage-femme libérale et, appel de mon père, ma mère l’a quitté, sans prévenir, elle a prit des affaires et est partie. C’était un lundi, je l’avais eu au téléphone la veille et rien ne semblait présager une chose pareille. Un vrai choc, un coup de poing dans le ventre, un coup de poignard dans le dos. Ça a été pour pour moi une véritable trahison qui m’a complètement ébranlée. Je n’ai jamais été très proche de ma mère, et globalement elle ne s’est pas beaucoup intéressée à cette grossesse, ni aux autres d’ailleurs. Mais cette démission de sa part à une date somme toute choisie si près de celle où elle serait devenue grand-mère et moi mère.

J’ai fait face, mais j’avais l’impression de faire les choses machinalement, de n’avoir pas le choix. J’avais un poids sur les épaules, s’en sont suivis deux autres enfants rapidement (il n’y a pas 3 ans

entre mon grand et ma troisième), j’étais bien, mais pas heureuse alors que j’avais tout pour l’être, je culpabilisais de ressentir cela mais rien n’y faisait. Je me suis cachée, refusant de sortir de chez

moi sauf cas de nécessité absolue ! Puis, ma quatrième grossesse qui commence dans la même configuration que la première sauf que je suis quand même mieux armée, je sais ce qui m’attend, matériellement on a tout ou presque. En gros c’est nettement plus simple quand même, pareil mais en différent.

En septembre de cette année, après la rentrée des classes il s’est passé quelque chose en moi comme un levé de voile. Je suis en train de me gâcher la vie, mais aussi et surtout celle de mes enfants et mon mari ! Je broie du noir tout le temps, rien ne me convient, jamais, je ne veux pas ou très rarement aller me balader en famille, faire des choses avec les enfants comme aller au parc qui est derrière la maison et que je vois de ma chambre (même les jours de pluie ou de brouillard). Je me plains car ma vie est « dure », je vois mes amies qui ont elles aussi des enfants et qui sortent de chez elles, même seules avec leur marmaille. Je ne m’en suis jamais sentie capable, toujours trouvée inférieure aux autres, jamais assez bien. J’ai eu tendance à me cacher de tout et tout le monde, mais surtout de moi au bout du compte je crois.

Et, tout à coup j’en ai marre, je veux vivre tout simplement, être heureuse moi aussi.

J’ai beaucoup culpabilisé : de ne pas travailler à l’extérieur comme mes copines mamans ou pas, d’être fatiguée,  d’avoir eu des enfants ultra rapprochés alors que je trouve ça génial, de réussir à avoir des enfants tellement facilement alors que d’autres femmes/couples ne peuvent pas, parce que ma dernière ne dort toujours pas une nuit complète malgré ses 15 mois…

Je suis passée à côté de 4 ans de ma vie, 4 ans de vie de maman alors que j’ai la chance d’avoir des enfants, des enfants en bonne santé et heureux de vivre. Et surtout, des enfants qui ont besoin d’une maman en bonne santé physique bien sûr mais surtout dans ce cas précis morale. J’essaie d’en profiter au maximum avant l’arrivée du quatrième, de faire des choses avec eux, des bisous, des moments chouettes avec eux trois, mais aussi avec chacun. Ce n’est pas toujours simple mais on y arrive, on fait de notre mieux, puis on voit aussi quel enfant à besoin de plus d’attention au « moment T ».

Alors, évidemment il y a des jours où j’en ai marre, je suis fatiguée etc… mais comme tout le monde ! Je passe plus de temps avec mes enfants, des moments de qualité plus uniquement ma simple présence physique. Je reste certaine que le départ de ma mère à ce moment clé n’est hélas pas pour rien dans mon ressenti de ma maternité, notre relation à nos parents, et dans ce cas, à notre mère ont un lien direct avec notre façon de vivre notre maternité que ce soit en essayant de l’imiter ou à l’inverse être complètement différente.

J’ai passé presque 4 ans la tête sous l’eau et à présent je revis, ça se ressent, on me dit que nous sommes tous plus apaisés à la maison. Mon grand garçon fête ses 4 ans cette semaine et je crois que je suis une nouvelle maman, je profite de chaque moment avec eux, et plus particulièrement avec lui car je ne l’ai pas fait avant.

Alors, je souhaite à toutes les femmes de ressentir cette joie immense qui s’est emparée de moi depuis peu de temps et que je ne compte pas laisser partir !

Et toi, la maternité tu la vois et la vis comment ?

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